Par Rédaction | Sport
Il fascine autant qu’il interroge. À chaque apparition, Victor Wembanyama donne l’impression de repousser les limites connues du basket moderne, tout en laissant planer une inquiétude sourde. Certains observateurs commencent même à se demander si ce qui fait sa singularité ne pourrait pas, à terme, le freiner.
Sur le plan du jeu, Wembanyama reste un phénomène rarement observé dans l’histoire de la NBA. À plus de 2m23, il manie le ballon comme un extérieur, tire avec aisance et protège le cercle avec une autorité déconcertante. Chaque match offre son lot d’actions irréelles, renforçant l’idée qu’il peut transformer durablement la manière dont le basket se joue. Son impact statistique, lorsqu’il est sur le parquet, le place déjà parmi les joueurs les plus influents de la ligue.
Pourtant, cette ascension fulgurante est régulièrement stoppée net par les blessures. Depuis son arrivée, le Français peine à enchaîner les rencontres, freinant sa progression et celle de l’organisation de San Antonio. Les absences s’accumulent, rappelant que son corps, aussi spectaculaire soit-il, reste soumis à des contraintes extrêmes. Cette saison encore, alors qu’il semblait lancé, une nouvelle blessure est venue interrompre son élan.
Une taille hors norme, entre avantage absolu et fragilité chronique
C’est précisément ce point qui inquiète Byron Scott, ancien entraîneur et champion NBA. « Ça va être son problème toute sa carrière : les blessures. Il est tellement fin que je ne pense pas que son corps puisse encaisser 82 matchs chaque saison », a-t-il expliqué, soulignant le risque permanent lié à un gabarit aussi atypique. Pour lui, la question n’est pas le talent, mais la capacité du corps à suivre sur la durée.
Scott va plus loin en établissant un parallèle avec d’autres géants de l’histoire de la ligue. « Tu mesures 2m26… il va avoir beaucoup de blessures étranges. Ça va le poursuivre toute sa carrière à cause de sa taille et de sa longueur », estime-t-il, avant d’évoquer le cas de Ralph Sampson. « Un talent incroyable. S’il était resté en bonne santé, on parlerait probablement de lui comme de l’un des plus grands de tous les temps ». Une comparaison lourde de sens, qui renvoie à des carrières brillantes mais écourtées.
Ce constat est d’autant plus troublant que Wembanyama n’est pas un joueur cantonné au combat intérieur. Il évolue majoritairement loin du panier, évitant les chocs répétés dans la raquette. « Il joue à 90 % sur le périmètre, il ne passe pas son temps au poste à encaisser des coups », rappelle Scott, avouant lui-même ne pas totalement comprendre l’origine de certaines blessures. Un mystère qui alimente les débats autour de sa préparation et de son utilisation.
L’histoire récente n’est pas particulièrement rassurante pour les joueurs de ce gabarit. Yao Ming, dernier exemple marquant d’un pivot aussi imposant et talentueux, a vu sa carrière écourtée par des blessures récurrentes aux jambes et aux pieds. Beaucoup espèrent que Wembanyama saura échapper à ce destin, grâce aux avancées médicales et à une gestion plus fine de son temps de jeu.
