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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
À Los Angeles, l’exercice 2025-2026 est en train de basculer pour les Clippers. Ce qui devait être une confirmation s’est transformé en naufrage, au point de relancer un débat que beaucoup pensaient encore tabou il y a quelques mois.
La franchise californienne sortait pourtant d’un parcours de playoffs encourageant. Les dirigeants avaient renforcé l’effectif, avec Bradley Beal, John Collins ou Brook Lopez, avec l’idée claire de viser le titre, convaincus que la fenêtre était toujours ouverte. Mais très vite, la dynamique s’est inversée, laissant place à une accumulation de défaites, de tensions internes et de questions sans réponses.
Aujourd’hui, le constat est brutal. Avec un bilan de 6 victoires pour 19 défaites et une série de revers consécutifs, les Clippers végètent dans le bas de la conférence Ouest. À cela s’ajoutent des épisodes extra-sportifs lourds de sens, entre le renvoi discret de Chris Paul dans un contexte tendu et des polémiques en coulisses autour de Kawhi Leonard et de la direction. L’impression générale est celle d’une organisation à bout de souffle.
Kendrick Perkins appelle à tourner la page Kawhi Leonard
Face à cette situation, les critiques se font de plus en plus frontales. Sur ESPN, Kendrick Perkins n’a pas mâché ses mots en évoquant la nécessité d’un virage radical. Pour l’ancien champion NBA, le cœur du problème est clair et la solution passe par une décision forte. « Il est temps de passer à autre chose avec Kawhi Leonard. Il est temps pour les Los Angeles Clippers d’échanger Kawhi Leonard. Depuis sa signature, la trajectoire est descendante », a-t-il lâché, pointant du doigt les sacrifices consentis depuis 2019.
L’argumentaire de Perkins repose sur un constat difficilement contestable. Pour attirer Leonard, la franchise a sacrifié des éléments majeurs, à commencer par Shai Gilgeous-Alexander et un volume colossal de choix de draft. À l’époque, le pari semblait justifié. Avec le recul, il ressemble davantage à un engrenage qui a privé l’équipe de toute flexibilité sur le long terme.
La question de la disponibilité de Kawhi Leonard revient également avec insistance. Personne ne remet en cause son niveau lorsqu’il est sur le parquet, mais son absence chronique a fini par peser lourdement. « On sait que quand il joue, il performe. Le problème, c’est qu’il n’est jamais disponible », a rappelé Perkins, soulignant que Leonard a manqué près de 200 matchs depuis son arrivée. Trop souvent, James Harden et Paul George ont dû porter l’équipe dans des moments décisifs sans pouvoir compter sur lui.
Ce qui inquiète le plus, c’est l’horizon à moyen terme. Contrairement à d’autres reconstructions express observées récemment, celle des Clippers s’annonce longue et douloureuse. Perkins évoque même une période de trois à quatre saisons, voire davantage, avant de redevenir réellement compétitif. « Quand on voit à quel point cette situation a fait reculer la franchise sur dix ou quinze ans, et quand on regarde ce qu’Oklahoma City est devenu avec tous ces choix, ils ont besoin d’un reset », a-t-il insisté.
