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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Victor Wembanyama avance encore masqué dans une NBA pourtant saturée de superlatifs. À chaque apparition, il semble repousser une limite que l’on croyait déjà atteinte. Même Shaquille O’Neal est le premier surpris.
Arrivé en NBA avec une pression immense, Victor Wembanyama n’a pas seulement répondu aux attentes placées en lui. Il les a rapidement déplacées. En à peine deux saisons, il a imposé un nouveau standard défensif, tout en redéfinissant ce que peut être un intérieur moderne à très grande taille.
Malgré une saison écourtée l’an dernier, Victor Wembanyama a déjà mené la ligue aux contres à deux reprises, tout en s’installant comme un pilier statistique complet. Avant sa blessure au mollet, il tournait à plus de 26 points, près de 13 rebonds et plus de trois contres par match, avec une influence visible sur chaque séquence défensive. Cette domination ne se limite pas aux chiffres, elle se ressent dans la manière dont les équipes adverses adaptent leur jeu face à lui.
Un intérieur qui évolue dans sa propre dimension
C’est précisément cette singularité qui a attiré l’attention de Shaquille O’Neal. Peu généreux en compliments lorsqu’il s’agit des grands intérieurs, le Hall of Famer estime que Wembanyama a franchi une frontière inédite. « Il a ajouté toute une autre catégorie, je n’ai jamais vu ça chez un intérieur », a-t-il expliqué, soulignant un mélange de mobilité, de créativité et de maîtrise technique rarement observé à cette taille.
Pour Shaq, ce qui distingue véritablement Wembanyama n’est pas seulement sa polyvalence, mais la constance avec laquelle il l’exprime. « Il peut jouer à l’intérieur, à l’extérieur, il peut rentrer des tirs à trois points. Il est dans sa propre voie », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que le Français ne rentre dans aucune case traditionnelle du poste.
L’aspect le plus déroutant de son jeu reste sans doute sa capacité à manier le ballon comme un arrière sur l’ensemble d’un match. Là où la plupart des grands montrent ces qualités par éclairs, Wembanyama les enchaîne naturellement. « Moi, j’avais ce moment “Aha” une fois tous les soixante matches. Lui, il l’a à chaque rencontre », a poursuivi O’Neal, évoquant une action devenue virale où le Français enchaîne dribble entre les jambes, geste dans le dos et tir à trois points réussi.
Cette faculté à créer depuis le périmètre, tout en conservant un impact dominant près du cercle, renvoie forcément aux rares intérieurs capables de couvrir tout le terrain. Shaq cite d’ailleurs des références absolues. « Tim Duncan le faisait de temps en temps, David Robinson aussi, moi également », rappelant que ces séquences restaient exceptionnelles à leur époque. Le parallèle est lourd de sens, tant ces noms ont marqué l’histoire de la NBA.
