Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Certaines attentes sont silencieuses chez les Spurs, presque lourdes, tant l’histoire a façonné une exigence unique. Et alors que Victor Wembanyama tente de tracer sa route, avec pourquoi pas beaucoup de titres, Tony Parker en a rajouté une couche à son sujet.
Tony Parker n’a pas besoin de surjouer son enthousiasme pour mesurer ce que représente Victor Wembanyama. L’ancien meneur, quadruple champion NBA, observe avec fierté le parcours de son compatriote, conscient que peu de joueurs ont bénéficié d’un tel alignement entre talent brut, environnement et timing. À ses yeux, Wembanyama n’exploite pas seulement une opportunité rare : il est en train de construire quelque chose qui dépasse déjà le cadre habituel d’une jeune carrière.
Depuis son arrivée en NBA, le pivot français s’est imposé comme un phénomène statistique et visuel. Son impact défensif, sa polyvalence offensive et sa capacité à influencer le jeu sans monopoliser le ballon l’ont rapidement distingué. Même au sein d’une organisation habituée aux légendes, son profil semble à part, presque hors norme, tant par son plafond que par sa marge de progression.
Une trajectoire qui dépasse San Antonio
Pour Tony Parker, le potentiel de Wembanyama ne se limite pas à être une star parmi d’autres. « Il est incroyable. Je pense qu’il va devenir le visage de la ligue dans deux ou trois ans », a-t-il confié, soulignant à quel point le niveau déjà affiché par le Français est exceptionnel pour son âge et son expérience. Ce regard n’est pas seulement celui d’un ancien joueur, mais celui d’un témoin privilégié de ce que signifie durer et gagner au plus haut niveau.
L’ancien meneur insiste également sur ce qui différencie les grands talents des légendes : la capacité à évoluer en permanence. « Je pense qu’il sera l’un des joueurs d’élite de tous les temps parce qu’il a l’éthique de travail, la curiosité pour développer son jeu, et évidemment toutes les qualités physiques », a-t-il ajouté. Pour Parker, cette soif d’apprentissage est un indicateur bien plus fiable que n’importe quelle statistique.
Les chiffres, pourtant, parlent d’eux-mêmes. En moyenne, Wembanyama tourne autour de 23 points, 11 rebonds et près de 4 contres par match depuis ses débuts, malgré des blessures qui ont freiné son rythme. Cette production, déjà impressionnante, pourrait être encore plus marquée sans ces pépins physiques, un facteur que Parker identifie comme le seul véritable obstacle potentiel à une carrière historique.
Mais le discours change lorsqu’il est question de la suite. « Si on met les blessures de côté, c’est la seule chose qui peut l’arrêter. Le talent, lui, est déjà au niveau des plus grands. Maintenant, il faut gagner des titres », a résumé Parker. Dans une franchise où les bannières sont un langage à part entière, la transition entre star et légende passe inévitablement par les trophées collectifs.
