Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
François Cluzet a surmonté plusieurs épreuves dans sa vie, mais aucune n’a été aussi douloureuse que l’assassinat de Marie Trintignant, frappée à mort par Bertrand Cantat. Ayant partagé une idylle et ayant eu un enfant avec l’actrice, cet épisode restera toujours pour Cluzet une plaie ouverte, dont il ne pourra jamais se remettre totalement. Alors ne lui demandez pas de pardonner.
Figure majeure du cinéma français, François Cluzet a notamment partagé une histoire d’amour forte avec Marie Trintignant, avec qui il a eu un enfant. C’est donc avec choc et dégoût que l’acteur a appris, en août 2003, l’atroce assassinat commis par Bertrand Cantat sur la jeune femme dans une chambre d’hôtel.
Bien qu’il se soit parfois restreint sur demande de son fils, Cluzet a souvent exprimé son indignation et sa colère face aux actes barbares du musicien, dont le retour sur le devant de la scène musicale il y a quelques temps a énormément fait parler. Cluzet, lui, reste fidèle à ses convictions et refuse toute forme de pardon pour un acte qu’il juge impardonnable. De passage dans l’émission « Thé ou Café », il y a quelques mois il avait ainsi lâché :
« Non, je ne pardonnerai jamais. Je ne pardonne pas aux gens qui frappent les femmes, qui les tuent. Comme je ne pardonnerai pas aux assassins d’Ilan Halimi, comme je ne pardonne pas à ceux qui humilient les homosexuels, comme je ne pardonne pas à ceux qui se foutent de la gueule des gros, à ceux qui estiment que les juifs sont riches et à toute cette pagaille de connards, d’ignorants…
Il a enlevé sa mère à mon fils en lui portant plusieurs coups mortels. Comment un gars de 1,85 mètre a-t-il pu frapper Marie, qui ne pesait que 50 kg ? J’aimais beaucoup cette femme… »
L’acteur avait déjà exprimé son ressentiment en évoquant le film « Janis et John », associant à la fois son admiration pour le film et son chagrin lié à la mort de Marie Trintignant, qui est survenue dans les mois qui ont suivi la sortie du long-métrage :
« ‘Janis et John’ (2002, ndlr), J’ai adoré ça car c’était un film de dingue. Évidemment c’est le souvenir avec Marie puisqu’elle est morte juste après, assassinée par cet enc*** de Cantat. »
À l’heure où le pardon est parfois érigé en vertu ultime dans la société, François Cluzet assume clairement son ressenti et sa haine envers celui qui a commis l’irréparable. Sa colère, mêlée à l’amour qu’il portait à Marie Trintignant, reste intacte et témoigne d’une fidélité indéfectible à la mémoire de celle qu’il a tant aimée.
