Des 6 drogues qu’il a prises, la plus atroce selon Thierry Ardisson : « Le moment le plus dur de ma vie »

Thierry Ardisson
Franck Nicolas (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Personnalité clivante, provocatrice et profondément marquante du paysage audiovisuel français, Thierry Ardisson n’a jamais cultivé le secret. Disparu en juillet 2025 à l’âge de 76 ans, l’animateur a laissé derrière lui une parole libre, parfois dérangeante, souvent brute. Parmi ses dernières confessions marquantes ? Son rapport aux drogues, abordé sans détour. Et un souvenir en particulier, glaçant.

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Figure majeure de la télévision française pendant plus de quatre décennies, Thierry Ardisson a bâti sa légende autant sur ses émissions cultes que sur son personnage public. Avant d’être « l’homme en noir », incarnation d’un talk-show irrévérencieux et intelligent, il fut aussi un enfant des années 1970, nourri par une époque libertaire, marquée par l’expérimentation tous azimuts. Une période qu’il n’a jamais reniée, ni idéalisée, mais qu’il a racontée avec une lucidité rare.

C’est lors de son passage sur la chaîne YouTube LEGEND, face à Guillaume Pley, que Thierry Ardisson s’était livré avec une franchise absolue sur les nombreuses substances qu’il avait consommées au fil de sa vie. L’ancien animateur de Tout le monde en parle y dressait un inventaire sans fard, évoquant successivement poppers, cannabis, champignons hallucinogènes, ecstasy, cocaïne et héroïne. Et en retraçant ses souvenirs, il prenait soin de mettre en garde, tout en assumant son parcours :

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« Quand j’étais à Bali en 1974, on avait une maison au bord de la plage. On prenait la moto, on allait jusqu’à la ville, et on bouffait des champignons hallucinogènes. Je ne conseille pas d’en prendre, mais c’est vrai que ça t’ouvre l’esprit.

L’ecstasy ? C’est pas mal. La cocaïne, c’est pas trop mon truc. Parce que ça m’énerve, puis il faut en prendre tout le temps, puis tu bois, tu fais une ligne et tu finis mal à la fin. »

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Mais derrière cette parole presque désinvolte sur certaines drogues, une expérience se détachait nettement par sa violence. Pour Thierry Ardisson, aucune n’a égalé la descente aux enfers vécue avec l’héroïne, qu’il considérait comme la période la plus sombre de son existence. Une confession glaçante, livrée sans filtre :

« Je me suis accroché l’héroïne pendant 3 ans. J’ai pensé que c’était la solution, parce que tu n’as plus envie de manger, de baiser, de travailler. C’est un nirvana en poudre. Sauf qu’au bout d’un moment, tu te rends compte que tu es accro à un médicament. J’ai fui aux Etats-Unis pour éviter de mourir d’une overdose ou du sida. »

« C’est ce que j’ai fait de plus dur dans ma vie, je voulais me jeter par la fenêtre de mon hôtel, j’étais pas bien du tout. C’était avant la télé, en 1975 ou 1976. J’ai passé plus de 3 mois là-bas à essayer de me reconstruire. »

Avec le recul, Thierry Ardisson estimait s’en être sorti presque miraculeusement. Jusqu’à la fin de sa vie, il reconnaissait ne plus consommer que du cannabis, tout en rappelant que ces expériences ne constituaient en rien un modèle à suivre. À travers ces confidences, celui qui aura profondément marqué la télévision française laissait surtout un témoignage brut, sans glorification, sur une époque, ses excès, et le prix parfois très lourd qu’ils peuvent coûter.

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