Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Dominer Victor Wembanyama ? Shaquille O’Neal pense déjà avoir une méthode solide. La légende s’est amusée à imaginer un possible duel contre le Français, comme à son habitude. Reste à savoir si son avis est vraiment pertinent.
Shaquille O’Neal reste, pour beaucoup, la définition même de la domination intérieure en NBA. À son apogée, il imposait un rapport de force presque inégal, basé sur la masse, la violence contrôlée et une confiance absolue près du cercle. Quatre titres, un MVP et une empreinte physique unique ont fait de lui un point de comparaison incontournable pour chaque intérieur génération après génération.
Mais le jeu a profondément évolué depuis la fin de sa carrière. Le poste de pivot s’est transformé, devenant plus mobile, plus technique, plus polyvalent. Victor Wembanyama incarne cette mutation à l’extrême : capable de tirer de loin, de créer balle en main et d’influencer le jeu défensivement sur tout le terrain, le Français bouscule les codes établis.
Deux visions opposées du poste de pivot
Interrogé récemment sur la manière dont il aborderait un duel face à un joueur comme Wembanyama, Shaq a livré une analyse sans détour, fidèle à son identité. « Il faut le repousser sous le cercle et écraser le ballon dans son visage. Les petits tirs près du panier, ce genre de mouvements délicats, ça ne marcherait pas. Il faut le dunker dessus et essayer de l’intimider », explique-t-il, convaincu que sa supériorité physique ferait la différence face à un intérieur beaucoup plus léger.
Pour O’Neal, la clé réside dans la brutalité assumée et la prise de position profonde. Il insiste sur sa capacité à atteindre ses spots préférés, à utiliser ses coudes pour créer l’espace et à déséquilibrer son adversaire avant de conclure rapidement. Dans son esprit, la longueur et la mobilité de Wembanyama ne suffiraient pas à contenir une telle force de frappe, surtout dans une NBA où Shaq imposait son rythme sans compromis.
Le Big Diesel reconnaît toutefois une réalité : de l’autre côté du terrain, le défi serait tout autre. « De l’autre côté, je n’aurais probablement aucune réponse pour lui, parce que je ne suis pas connu pour ma défense », admet-il avec honnêteté. Selon lui, ses duels face aux grands pivots de son époque se jouaient avant tout sur le rythme offensif, chacun cherchant à imposer sa loi plutôt qu’à verrouiller l’autre.
Les échanges verbaux entre les deux hommes ont d’ailleurs reflété ce choc générationnel. Critique récurrent des intérieurs modernes, Shaq a souvent pointé ce qu’il considère comme un manque de dureté. Wembanyama, sans manquer de respect à la légende, a répondu avec finesse, rappelant qu’il admirait le joueur mais beaucoup moins le commentateur, une pique mesurée qui a fait sourire plus d’un observateur.
