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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La frontière entre admiration et frustration est parfois très fine en NBA. Une simple déclaration, lâchée à chaud après un match sous haute tension, peut suffire à transformer un duel de talents en débat national. Et ici, c’est le cas Nikola Jokic qui fait beaucoup parler.
Le choc entre les Nuggets et les Rockets a tenu toutes ses promesses en termes d’intensité et de spectacle. Nikola Jokic et Alperen Sengun se sont livrés un duel historique, devenant les premiers pivots à signer un triple-double chacun dans un même match. Pourtant, malgré cette performance rarissime, l’attention s’est rapidement déplacée vers un autre terrain : celui de l’arbitrage.
Sengun, longtemps présenté comme un admirateur assumé du Serbe, a laissé transparaître une certaine amertume après la défaite 128-125 de Houston. Interrogé sur l’équité du coup de sifflet, le pivot turc n’a pas cherché à arrondir les angles, soulignant ce qu’il perçoit comme un traitement différencié entre une superstar installée et un joueur encore en pleine ascension.
Un match qui a laissé des traces
« Non, je ne pense pas être arbitré de la même manière. C’est un triple MVP, bien sûr. Je suis sûr qu’il n’avait pas ces coups de sifflet quand il avait mon âge. Il a travaillé dur pour en arriver là. Il met déjà des tirs compliqués, et en même temps, quand on ne peut pratiquement pas le toucher, c’est très difficile de le défendre », a expliqué Sengun, visiblement marqué par la physionomie de la rencontre.
Sur le plan statistique, Jokic a livré une nouvelle démonstration avec 39 points, 15 rebonds et 10 passes, tandis que Sengun a répondu avec 33 points, 10 rebonds et 10 passes. Mais plusieurs décisions arbitrales ont cristallisé la colère du banc texan, notamment une faute sifflée dans les dernières secondes du temps réglementaire, envoyant Denver sur la ligne et prolongeant le suspense.
Cette accumulation de coups de sifflet contestés a poussé Ime Udoka à sortir de sa réserve. « Globalement, c’est le match le plus mal arbitré que j’ai vu depuis longtemps », a lâché l’entraîneur des Rockets, dénonçant une incohérence flagrante et une attitude qu’il a jugée trop impressionnée par le statut des stars en face.
Ce qui est certain, c’est que ce face-à-face marque une étape supplémentaire dans la naissance d’une rivalité. L’élève et le maître se respectent, mais la compétition a désormais pris le dessus. Et si ces confrontations continuent à produire un tel niveau de jeu, la ligue pourrait bien tenir là l’un de ses duels intérieurs les plus captivants pour les années à venir.
