L’ayant côtoyé, l’avis virulent de Michel Blanc sur Coluche en privé : « Surtout, ce que je détestais c’est…

Michel Blanc et Coluche
Canal+ (DR) / INA (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Ils ont partagé la même époque, le même humour, parfois les mêmes cercles. Mais entre admiration et agacement, les relations n’étaient pas toujours simples entre Michel Blanc et Coluche. Ces deux immenses acteurs étant désormais disparus, certains souvenirs continuent de refaire surface. Et les mots employés par Blanc à l’époque avaient surpris certains… et d’autres non. Explications.

Publicité

Figure regrettée du cinéma français depuis sa triste disparition, Michel Blanc n’a jamais caché son regard lucide sur les personnalités qu’il a croisées au fil de sa carrière. S’il reconnaît volontiers le génie comique de Coluche, l’homme derrière l’artiste lui a souvent laissé un sentiment plus mitigé. Une distance assumée, nourrie par des comportements qui l’ont durablement marqué et qui contrastent avec l’image publique du fondateur des Restos du cœur.

À l’époque, Coluche occupait une place à part dans le paysage artistique français. Star populaire, humoriste adulé et figure médiatique incontournable, il attirait autour de lui admiration, fascination et parfois dépendance. Un environnement dans lequel Michel Blanc ne s’est jamais vraiment senti à l’aise, préférant rester en retrait plutôt que de céder aux jeux de cour. Dans les colonnes de « Gala », il confiait il y a plusieurs années :

Publicité

« Contrairement aux autres, j’ai toujours eu des rapports assez distants (avec lui). J’avais une admiration sans bornes pour lui d’un point de vue artistique, mais humainement, j’avais plus de mal. Il aimait bien avoir une cour autour de lui, dont beaucoup de parasites, et moi, ça me gonflait. Et surtout, il y avait chez lui un fond de ‘non-gentillesse’ évident. Il fallait toujours qu’il se trouve une tête de Turc, et je détestais ça »

Des propos qui n’ont rien d’isolé dans la bouche de l’acteur des Bronzés. Des années plus tard, Michel Blanc était revenu sur cette ambivalence, soulignant à nouveau ce mélange de dureté et de générosité qui caractérisait Coluche, sans chercher à l’idéaliser. Sur TF1 en 2019, il expliquait :

Publicité

« Il y avait des gens extrêmement talentueux qui avaient de l’admiration pour Michel (Colucci alias Coluche, ndlr). Et Michel régnait là-dessus. Il était pas tout le temps tendre, de temps en temps, il se choisissait une tête de turc et il le descendait pendant le dîner. Ce n’est pas le côté que je préférais chez Michel mais il avait une générosité… Quand c’était Noël, on était invité et on avait tous un cadeau. Tout le monde avait un cadeau personnalisé »

Ce portrait en clair-obscur colle avec la plupart des témoignages laissés sur Coluche. Entre immense générosité et zones d’ombre, l’humoriste pouvait se montrer aussi bien profondément humain que difficile à vivre. Un paradoxe que Michel Blanc, sans détour ni règlement de comptes, a toujours assumé de décrire tel qu’il l’a connu.

Pop culture