Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Icône absolue de la chanson française, Claude François a toujours cultivé une image énergique et bon-vivant. Derrière les projecteurs, l’artiste entretenait pourtant une véritable obsession pour la santé et pour la jeunesse éternelle. C’est ainsi qu’il a testé plusieurs « potions magiques », dont une, confiée à Michel Drucker, qui laisse sans voix…
Star incontestée des années 1960 et 1970, Claude François a bâti son succès sur une discipline quasi militaire et un contrôle permanent de son image. Contrairement à nombre de ses contemporains, le chanteur refusait les excès associés au milieu artistique. Pas de drogue, pas de tabac, et une hygiène de vie rigoureuse, pensée pour préserver son corps et son énergie.
Une rigueur qu’il assumait pleinement, tout en reconnaissant quelques entorses très calculées. Au détour d’une discussion avec Michel Drucker, Claude François avait ainsi expliqué sa relation particulière et calculée à l’alcool, loin de la débauche qui était alors monnaie courante chez les autres artistes :
« Je ne bois pas d’alcool du tout, par contre je bois un petit peu de whisky avant de monter sur scène. C’est pour être un peu ivre, un peu déséquilibré par rapport à mon équilibre jésuite presque de la situation »
Mais cette discipline n’était que la partie visible de l’iceberg. Des années plus tard, invité sur C8, Michel Drucker était revenu sur les confidences privées que lui faisait régulièrement le chanteur. Et certaines révélations ont de quoi surprendre, tant elles témoignent d’une peur panique du vieillissement, quitte à expérimenter avec l’impensable :
« Claude avait l’obsession de rester jeune. Il voulait absolument rester jeune. Il ne voulait pas vieillir. Dès qu’il y avait un nouveau baume de jouvence c’était pour lui. Une invention scientifique bidon, c’était lui le premier pigeon. Il dormait une chambre plongée dans l’obscurité totale, avec l’oxygène. Il ne buvait pas, ne fumait pas…
Un jour il m’a dit : ‘tu sais, j’ai découvert un truc formidable. Je me fais faire des injections d’ampoules à base de couilles de taureaux roumains. Tu devrais essayer, je me fais envoyer de Bucarest toutes les semaines des couilles de taureaux roumains’. Moi qui suis roumain d’origine, ça me troublait beaucoup. »
Ces confidences, aussi étonnantes qu’intimes, dessinent le portrait d’un artiste profondément angoissé par le temps qui passe. Malheureusement pour lui, Claude François n’a jamais pu vieillir, fauché le 11 mars 1978 à 39 ans dans son appartement du 16ème arrondissement. Un drame que ses fans, près d’un demi-siècle plus tard, n’ont toujours pas digéré.
