David Trézéguet envoie une balle perdue à certains coéquipiers de France 98 : « Certains n’ont…

David Trézéguet
AS Monaco (DR)

Par Rédaction | Sport

Héros malheureux en 2006, David Trézéguet sait que son magnifique CV sera toujours un peu entaché par ce tir au but raté en finale de la Coupe du Monde. Mais comme il le rappelle lui-même, « Trezegol » a au moins eu le courage de tirer. Et à l’entendre, ça n’est pas été le cas de tout le monde en 1998. Suivez son regard…

Publicité

Champion du monde en 1998 et champion d’Europe deux ans plus tard, David Trézéguet a longtemps été l’un des hommes forts du football français. Révélé à l’AS Monaco, sacré en Serie A avec la Juventus, l’avant-centre a marqué l’histoire des Bleus par ses buts décisifs et son sang-froid. Pourtant, dans l’opinion publique, sa carrière internationale reste parfois injustement résumée à un seul geste : ce penalty manqué en finale de la Coupe du monde 2006 face à l’Italie.

Un raccourci douloureux pour l’attaquant, d’autant plus cruel qu’il avait offert à la France l’Euro 2000 grâce à un but en or resté mythique. De ses débuts à ses dernières sélections, le natif de Rouen n’a pourtant jamais esquivé ses responsabilités, y compris très jeune. En 1998, alors qu’il n’a que 21 ans, il s’impose déjà comme un joueur prêt à assumer les moments les plus lourds.

Publicité

L’épisode du quart de finale contre l’Italie en est l’illustration parfaite. Lors de la séance de tirs au but, David Trézéguet accepte de s’élancer, là où certains cadres de l’équipe de France hésitent ou déclinent. Une attitude qui n’a pas échappé à une légende absolue du football mondial, Diego Maradona, rencontré plus tard par l’ancien buteur des Bleus. Lors d’un entretien accordé à l’émission Colinterview, David Trézeguet racontait :

« Quand j’ai rencontré Diego Maradona c’était magique. Il m’a dit quelque chose qui m’est resté en tête : « N’oublie pas que celui qui rate un penalty a quelque chose en plus. C’est qu’il a de la personnalité ». Moi ça a été mon histoire. En 1998 j’avais une vingtaine d’années, et mes coéquipiers ne voulaient pas tirer contre l’Italie (Youri Djorkaeff, notamment, s’était défilé, ndlr). Moi j’ai pris mes responsabilités. Un professionnel doit prendre ses responsabilités. »

Publicité

En 2006 je n’étais pas fier de ma Coupe du Monde, je n’étais pas content parce que l’entraineur ne comptait pas sur moi. J’étais là mais sans pouvoir donner plus. Mais Maradona m’a dit que quand tu prends tes responsabilités, tu es un joueur différent des autres. J’ai été touché, parce que lui aussi a raté un penalty en Coupe du Monde. »

Ces mots font écho à un sentiment partagé par d’autres champions du monde 1998. Figure incontournable du football français, Bixente Lizarazu, tireur malheureux face à l’Italie cette année-là, a souvent insisté sur la nécessité de respecter ceux qui osent affronter la pression maximale :

« C’est un moment très dur, mais ça n’a pas duré longtemps, car derrière il y a un péno manqué par l’Italie. (…) Après, lors d’une séance de pénaltys, ce que je dis toujours c’est que, déjà, il y a ceux qui tirent et ceux qui ne tirent pas. Et ça, c’est très important de le dire, car il faut respecter ceux qui prennent la responsabilité de tirer. »

Avec le recul, David Trézéguet ne règle pas de comptes, mais pose un constat lucide sur la réalité du très haut niveau. Derrière les titres et les célébrations, il y a aussi la peur, la pression et les choix individuels. Et dans ces moments suspendus, ceux qui avancent malgré tout sans se défiler restent, à ses yeux, des joueurs à part.

Multisports