Ayant tourné avec, Henri Guybet (89 ans) sans détour sur Louis de Funès : « Des médisances de minables »

Louis de Funès et Henri Guybet
Wikimedia Commons (DR) / Studio JM Prod (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Plus de cinquante ans après la sortie des « Aventures de Rabbi Jacob », le film continue de susciter des souvenirs très forts chez ceux qui y ont participé. Parmi eux : Henri Guybet, second rôle emblématique du cinéma français, n’a rien oublié de cette expérience hors norme. Et encore moins de Louis de Funès, qui lui a laissé un vif souvenir.

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Figure familière pour plusieurs générations de spectateurs, Henri Guybet a marqué les esprits grâce à des rôles devenus cultes mais dans des comédies populaires. À ce titre, sa participation aux « Aventures de Rabbi Jacob », en 1973, reste l’un des sommets de sa carrière. À l’époque, Louis de Funès est au sommet de sa popularité et livre l’une de ses performances les plus mémorables, peu avant que sa santé ne commence à décliner.

Quelques années avant « L’aile ou la cuisse » et les premiers signes visibles de fatigue, « Fufu » est en effet le fer de lance d’un film à la fois audacieux et fédérateur. Porté par un humour incisif et un sujet délicat traité avec finesse, le long-métrage doit aussi beaucoup à la qualité de ses seconds rôles. Parmi eux, Henri Guybet, inoubliable dans la peau de Salomon, dont la réplique face à Victor Pivert (« Salomon est juif ?! ») est entrée dans l’histoire du cinéma français.

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Invité sur le plateau de l’émission de Jordan De Luxe, l’interprète de Tassin dans « La septième compagnie » était revenu sur les critiques souvent adressées à Louis de Funès durant sa carrière – des attaques qu’il juge profondément injustes :

« Malgré tout le mal qu’on disait sur lui (…) et il savait ce qu’on disait de lui… Ils disaient des bêtises, vous savez, c’est toujours des médisances de minables. ‘Oh oui De Funès, il fait des grimaces !’, des trucs comme ça, qui ne veulent rien dire, qui sont des constatations de gens qui n’y connaissent rien du tout. »

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Henri Guybet ne s’était pas arrêté là et avait tenu à rendre un hommage appuyé à celui qui incarnait Victor Pivert, soulignant ce que représente le fait de jouer aux côtés d’un tel monument :

« Quand on joue avec un monsieur comme de Funès, vous savez quand on joue avec des grands, quand on est face à un homme de talent, quelque part on prend quelques centimètres, ils vous grandissent et ils vous apprennent à grandir davantage. »

Avec le recul, Henri Guybet garde une admiration intacte pour Louis de Funès. Loin des certains critiques qui n’avaient pas su cerner le génie de Fufu, le témoignage de l’acteur rejoint celui du public, resté fidèle à l’acteur le plus populaire de l’histoire du cinéma français. Une reconnaissance unanime pour un artiste dont l’héritage, lui, n’a jamais pris une ride.

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