Par Rédaction | Sport
À l’approche de la date limite des transferts, chaque incident prend une dimension particulière en NBA. Un échange tendu, une altercation sur le banc ou un geste d’humeur peuvent rapidement être interprétés comme les prémices d’un grand bouleversement. À Golden State, un nouvel épisode impliquant Draymond Green n’a évidemment pas échappé à cette lecture.
La scène s’est déroulée en plein match, sous les yeux des caméras. Une discussion animée avec Steve Kerr, puis une sortie précipitée vers les vestiaires, sans retour sur le parquet. Un comportement spectaculaire, mais loin d’être inédit pour un joueur dont l’intensité émotionnelle fait partie intégrante de l’identité depuis plus d’une décennie au sein de la franchise.
Très vite, la même question est revenue : cet incident peut-il pousser Golden State à envisager enfin un transfert de Draymond Green ? D’autant que ses performances sportives cette saison sont en net retrait, avec une production offensive limitée et une efficacité en baisse. Pourtant, en interne comme autour de la ligue, le scénario d’un départ semble bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Un profil difficile à valoriser sur le marché
Pour plusieurs décideurs NBA, la réponse est claire. « Je ne pense pas que cela change quoi que ce soit. S’ils veulent monter un énorme échange, pour un Giannis Antetokounmpo ou un Anthony Davis par exemple, Draymond ferait forcément partie du package. Mais ils ne vont pas chercher à s’en débarrasser », confie un dirigeant de la ligue. Le même ajoute, sans détour : « Si tu ne l’as pas échangé après ce qu’il a fait à Jordan Poole, tu ne vas certainement pas le transférer pour avoir crié sur Steve Kerr ».
Ce soutien interne n’est pas nouveau. Depuis quatorze ans, Golden State a appris à composer avec les excès de Green, en estimant que son impact défensif, son leadership et sa connexion avec Stephen Curry compensent largement ses dérapages. Même lorsque la situation devient explosive, la franchise privilégie presque toujours la continuité plutôt qu’une rupture brutale.
Au-delà de l’aspect émotionnel, la question de la valeur marchande de Draymond Green se pose aussi avec acuité. Sous contrat à plus de 26 millions de dollars cette saison, puis près de 28 millions la suivante, il représente surtout une pièce salariale pour équilibrer un échange majeur. Mais peu d’équipes voient en lui un renfort capable de transformer immédiatement leur projet.
Un dirigeant de la conférence Est résume cette réticence : « Draymond fonctionne avec les Warriors. Même à son meilleur niveau, ce n’est pas un joueur que tu poses n’importe où en pensant qu’il va s’épanouir. Il a un profil très spécifique, qui marche avec Steph Curry et le système de Steve Kerr. Beaucoup d’entraîneurs regardent son jeu et se disent : je ne veux pas de ça ». L’âge et les pourcentages au tir renforcent encore ces doutes.
