NBA – Comment Michael Jordan a forcé Larry Bird à se réinventer : « Peut-être que je ne peux plus…

NBA Michael Jordan et Larry Bird
NBA (DR) / Steve Lipofsky (CC)

Par Rédaction | Sport

Le temps finit toujours par rattraper les plus grands, même ceux qui semblaient intouchables. À l’aube des années 1990, alors que la NBA basculait vers une nouvelle ère dominée par Michael Jordan, Larry Bird avançait déjà avec un corps meurtri mais un esprit intact. Face à cette génération montante, la légende de Boston n’a jamais cessé de réfléchir, de s’adapter et de chercher comment rester décisif.

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En 1991, les Bulls de Jordan et Scottie Pippen venaient d’imposer leur règne. Après avoir mis fin à la domination des Pistons, Chicago avait balayé les Lakers de Magic Johnson en Finales, actant symboliquement le passage de témoin. Pour beaucoup, l’ancienne garde était condamnée à s’effacer. Bird, lui, refusait cette fatalité.

Miné par un dos en souffrance et des talons opérés, le leader des Celtics n’avait plus l’explosivité de ses plus belles années. Pourtant, chaque confrontation avec Chicago devenait pour lui un laboratoire. Il ne s’agissait plus de dominer physiquement, mais de comprendre comment rivaliser autrement avec deux athlètes au sommet de leur puissance.

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Quand l’intelligence compense le déclin physique

C’est dans cet état d’esprit que Bird a accepté la réalité de son corps vieillissant sans jamais renoncer à la compétition. « Je prends encore du plaisir à jouer, peut-être plus que jamais », expliquait-il à l’époque. « Affronter un Scottie Pippen ou un Michael Jordan, c’est tester ses compétences contre les meilleurs. Peut-être que je ne saute plus aussi haut, mais je peux boxer, prendre un rebond et peut-être gagner un match contre eux ». Une lucidité rare, mêlée à une fierté intacte.



Privé de sa verticalité d’antan, Bird a déplacé son impact ailleurs. Son scoring avait logiquement baissé autour de 19 ou 20 points par match, mais sa vision du jeu et son sens du timing restaient élites. Ses moyennes aux rebonds et à la passe demeuraient proches de ses standards de carrière, preuve qu’il restait le véritable métronome de Boston malgré les douleurs.

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Cette adaptation n’était pas le fruit du hasard. Bird réfléchissait constamment à la manière de prolonger sa carrière au plus haut niveau. « Certains restent trop longtemps », confiait-il. « Je ne voulais pas être celui qui joue 15 ou 20 minutes par match. J’ai fait tout ce que je pensais pouvoir faire. Qu’est-ce qu’il y a de plus ? » Une réflexion sincère, loin de l’ego, qui illustre son rapport presque philosophique au jeu.

Cette mentalité s’est incarnée lors d’un match resté mythique en 1991. Malgré ses blessures, Bird a livré une performance monumentale face aux Bulls, menant Boston à une victoire 135-132 après deux prolongations. En 52 minutes, il a compilé 34 points, 15 rebonds, huit passes, trois contres et une interception, répondant coup pour coup aux 37 points de Jordan et aux 35 de Pippen.

Déclarations Larry Bird Michael Jordan NBA 24/24