Par Rédaction | Sport
Shaquille O’Neal appartient à une époque que beaucoup considèrent comme révolue, presque mythique. Une NBA plus rugueuse, plus lente, où chaque possession ressemblait à un combat. Pourtant, malgré l’évolution radicale du jeu, la question revient sans cesse : un joueur comme Shaq pourrait-il encore dominer aujourd’hui ?
À l’ère du tir à trois points, du spacing extrême et des pivots capables de distribuer le jeu comme des meneurs, la comparaison avec Nikola Jokic s’impose naturellement. Deux intérieurs, deux génies, mais deux visions presque opposées du poste. Et Shaq, fidèle à lui-même, n’a jamais douté de la sienne. L’ancien pivot iconique estime que le basket moderne ne l’obligerait pas à se réinventer. Selon lui, les fondements de sa domination resteraient intacts, peu importe l’époque ou l’adversaire en face.
Shaq vient d’un temps où le poste 5 était synonyme de chocs permanents et de batailles dans la peinture. Durant les années 1990, chaque soir offrait un duel face à des monstres physiques. Cette réalité a forgé son identité et explique pourquoi il se considère toujours comme parfaitement armé pour n’importe quelle génération.
Jokic, symbole d’une révolution totale du poste de pivot
« Je jouerais comme j’ai toujours joué. Je posterais au milieu, ils me doubleraient et je ressortirais le ballon. Je ne changerais rien à mon jeu », a expliqué Shaquille O’Neal, convaincu que chaque tir longue distance raté de Jokic deviendrait une invitation à punir la défense en transition.
Nikola Jokic incarne parfaitement la mutation du poste de pivot. Meneur déguisé en intérieur, il orchestre l’attaque, tire de loin, et distribue le jeu avec une vision que peu de joueurs, toutes positions confondues, possèdent. Ses statistiques rappellent parfois celles de Wilt Chamberlain, mais dans un cadre tactique radicalement différent.
Cette évolution ne signifie pas que les pivots d’hier manquaient de talent. Le jeu était simplement structuré autrement, avec moins de possessions et un rôle bien plus strict pour les intérieurs. Shaq, lui aussi, savait faire jouer les autres, mais sa priorité restait la domination physique pure. Malgré son gabarit hors normes, O’Neal se déplaçait avec une fluidité exceptionnelle. Il pouvait mener la contre-attaque, attaquer le cercle en pleine vitesse et conclure avec autorité. Cette mobilité, souvent oubliée, alimente sa certitude : il ne serait pas dépassé dans une NBA plus rapide.
Le basket a changé, et le poste de pivot en est la meilleure preuve. Jokic prospère dans une NBA tournée vers l’efficacité et l’espace, tandis que Shaq a régné dans une ligue obsédée par la puissance et l’impact immédiat près du cercle. Deux grandeurs, deux mondes, très différents…
