Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Les figures mythiques de la chanson française continuent de faire parler, parfois bien après leur disparition. Claude François, idole populaire aux tubes intemporels, n’échappe pas aux relectures plus acides de ceux qui l’ont côtoyé ou observé de près, lui qui, de l’avis de tous ou presque, avait une face sombre en lui. Et ce n’est pas Laroche Valmont qui vous dira le contraire…
Figure très connue des années 1980, Laroche Valmont n’a jamais cultivé la langue de bois. L’interprète de « T’as le look Coco » s’est forgé une réputation de franc-tireur, peu enclin à édulcorer ses propos. En 2023, face à Jordan de Luxe, le chanteur était ainsi revenu sans détour sur la personnalité de Claude François, venant ajouter aux zones d’ombre sur l’homme aux Claudettes.
Idole des foules dans les années 1960 et 1970, Claude François a dominé la scène musicale française à coups de tubes et de shows millimétrés. Mais derrière le perfectionnisme et la réussite, plusieurs artistes ont évoqué un homme dur, obsédé par la concurrence et par le succès. En 2023, Laroche Valmont réglait ainsi ses comptes avec celui que le grand public surnommait Cloclo :
« Il a toujours été féroce à tout point de vue, et relativement odieux. Il avait la niaque, c’était un petit nerveux, aussi bien vis-à-vis des concurrents chanteurs que dans sa vie privée. Il contactait toujours les gens qui avaient fait un tube. En 1972, il a contacté Patrick Juvet qui allait faire ce qui est devenu ‘Le Lundi au soleil’. Claude François lui a demandé s’il pouvait chanter cette chanson, Juvet a refusé, mais il a réussi à faire pression par l’intermédiaire de la maison de disques, ce qui fait que Patrick a fini par accepter. »
Également connu pour baisser le son des artistes qui faisaient sa première partie en douce, Claude François n’a jamais vraiment voulu partager le succès avec qui que ce soit. Mais les attitudes parfois détestables n’ont pas toujours servi l’interprète de « Magnolias for ever » : pour Laroche Valmont, le destin a fini par rééquilibrer les choses et « punir » Cloclo :
« Un jour, Claude François convoque Patrick Juvet dans ses studios, Patrick arrive et on lui demande de commencer à chanter. Il chante, et on le reconduit. Claude François était au dernier étage, il a entendu la chanson, il n’est même pas descendu lui dire que c’était bien. Patrick a eu beaucoup de mal à s’en remettre, mais il y a une morale : il a connu, avec ‘I Love America’ une gloire internationale à laquelle Claude François rêvait et qu’il n’a jamais obtenue. »
Si Claude François reste une icône incontestable de la musique française, ces témoignages rappellent que son parcours et sa soif insatiable de domination sur les autres ont aussi laissé des blessures. Et certains artistes comme Laroche Valmont, des années plus tard, ressentent encore le besoin de dire ce qu’ils ont vu.
