48 ans après ‘Les Bronzés’, la rancoeur tenace de Thierry Lhermitte envers les Français : « Personne n’a compris que…

Thierry Lhermitte
France TV

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Près d’un demi-siècle après la sortie des Bronzés, le film continue de fasciner autant qu’il interroge. Devenu culte avec le temps, il n’a pourtant pas été compris immédiatement par tous. Thierry Lhermitte, l’un de ses visages emblématiques, revient aujourd’hui sans détour sur ce malentendu persistant... et qui lui tient à coeur.

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Figure majeure du cinéma populaire français, Thierry Lhermitte reste indissociable de l’aventure du Splendid. À la fin des années 1970, la troupe issue du théâtre accède à une notoriété fulgurante grâce aux Bronzés, réalisé par Patrice Leconte, en 1978. Mais derrière le succès public et la postérité flatteuse, l’acteur garde le souvenir d’une réception initiale bien plus confuse, voire dérangeante, de la part du public français.

À l’époque, chacun des membres du Splendid emprunte ensuite une trajectoire personnelle. Certains, comme Gérard Jugnot ou Christian Clavier, enchaînent rapidement les propositions de rôles. Thierry Lhermitte, lui, se heurte à une image plus ambiguë, liée à son physique et à la lecture parfois littérale de ses personnages. Une situation sur laquelle l’acteur a longuement réfléchi avec le recul.

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Dans une interview accordée à La Tribune, le comédien était d’abord revenu sur l’impact paradoxal de son apparence et sur les différences de parcours au sein de la troupe, en évoquant notamment la période post-Bronzés :

« Je pense que mon physique m’a plutôt desservi. Après « Le Père Noël » et « Les Bronzés », Gérard a immédiatement eu des propositions de rôles. Parce qu’en dehors de son talent exceptionnel il avait un physique remarquable, celui d’un petit bonhomme à moustache.

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Quant à moi, il m’a fallu plus de temps, car je n’ai jamais voulu jouer des rôles de séducteur au premier degré. J’en étais incapable. Popeye, c’était un crétin, un imbécile. Et c’est amusant de jouer un imbécile. Être acteur, c’est accepter d’être ridicule, surtout en comédie.

Mais la véritable amertume de Thierry Lhermitte concerne surtout la manière dont Les Bronzés ont été perçus à leur sortie. Loin de l’unanimité actuelle, le film a suscité incompréhensions et jugements hâtifs. Toujours auprès de La Tribune, l’acteur décrit un fossé durable entre l’intention des auteurs et la réception du public :

« C’est le plus grand malentendu sur moi, l’interprétation de ce film. Personne n’avait compris le second degré de nos personnages. Un tiers pensait que l’on se moquait du Club Med, un autre tiers trouvait normal et n’était pas choqué que Popeye puisse peser les gonzesses, et le dernier nous traitait de beauf. Ce malentendu a persisté très longtemps. »

Malgré ces incompréhensions, le lien entre les membres du Splendid et entre le public n’a jamais été rompu. Plus de 50 ans après leurs débuts communs, Thierry Lhermitte évoque toujours cette aventure avec émotion et reconnaissance, même s’il aurait évidemment préféré que tout soit clair dès le départ, sans malentendu…

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