Après l’attaque assassine de Nicola Sirkis, la réponse de Bernard Campan : « Personnellement, je…

Nicola Sirkis et Bernard Campan
France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Certaines parodies font rire, d’autres laissent des traces durables. Celle visant Indochine, signée les Inconnus à la fin des années 1980, appartient clairement à la seconde catégorie. Des années plus tard, les mots prêtés à Nicola Sirkis ont relancé le débat. Bernard Campan, lui, avait déjà répondu avec calme et élégance.

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Troupe mythique de l’humour français, les Inconnus ont marqué plusieurs générations avec leurs sketches, leurs films et leurs chansons parodiques. Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Legitimus se sont illustrés par une capacité rare à capter les travers de leur époque, notamment dans le domaine musical. Parmi leurs créations les plus célèbres figure « Isabelle a les yeux bleus », une chanson devenue culte, pastichant à la fois Partenaire Particulier et, surtout, l’univers d’Indochine.

À sa sortie, cette parodie rencontre un immense succès populaire. Mais du côté des artistes visés, la réception est nettement plus froide. Contrairement à d’autres musiciens qui prennent la satire comme un hommage déguisé, le groupe Indochine aurait vécu cet épisode comme un coup dur, survenant à une période délicate de sa carrière. Des propos attribués à Nicola Sirkis après la fin des Inconnus ont longtemps circulé, laissant entendre une rancœur tenace envers les humoristes. Le musicien aurait déclaré en privé, revanchard :

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« Indochine est encore là, les Inconnus n’existent plus. »

Bien des années plus tard, Bernard Campan est revenu publiquement sur cette fameuse chanson. En 2013, interrogé par TV Mag, le comédien avait tenu à livrer sa version des faits, tout en prenant soin de désamorcer toute polémique inutile. Il expliquait ainsi :

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« J’ai entendu le chanteur du groupe, Nicola Sirkis, dire un jour dans une interview poignante à la télévision, et sans aucune acrimonie contre nous, que lorsque notre chanson ‘Isabelle a les yeux bleus’ est arrivée, ils étaient au creux de la vague et que ce fut un coup fatal pour eux. Personnellement, je trouve leur succès actuel formidable ! »

Une déclaration mesurée, loin de toute attaque frontale, qui tranche avec la dureté de la phrase souvent attribuée à Nicola Sirkis, selon laquelle Indochine serait toujours là quand les Inconnus auraient disparu. Bernard Campan a préféré saluer la longévité et la réussite du groupe new wave, devenu l’un des plus populaires de la scène française.

Si Nicola Sirkis n’est plus revenu publiquement sur cette polémique depuis de nombreuses années, le doute persiste chez certains membres des Inconnus. En 2018, Pascal Legitimus confiait encore son sentiment au micro de Télé-Loisirs :

« Je pense qu’il nous en veut toujours. »

Malgré cette brouille jamais totalement dissipée, les deux formations ont suivi des trajectoires impressionnantes. Indochine remplit toujours les stades, tandis que l’héritage des Inconnus reste solidement ancré dans la culture populaire. Entre satire et susceptibilité artistique, cet épisode rappelle surtout à quel point l’humour peut parfois laisser des cicatrices durables, même chez les monuments de la scène française.

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