Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Avant sa blessure, Wembanyama s’était imposé comme l’un des visages dominants de la ligue, candidat naturel aux trophées individuels majeurs. Son absence forcée pendant douze rencontres a toutefois permis à la franchise texane de prouver qu’elle ne reposait pas uniquement sur son phénomène français. Avec un bilan de 9 victoires pour 3 défaites durant cette période, l’organisation a gagné en confiance.
Au retour de Victor Wembanyama, le staff a choisi la prudence. Minutes limitées, rôle ajusté, et surtout une utilisation en sortie de banc pour préserver son corps. Une décision qui, contre toute attente, a coïncidé avec une série impressionnante face au Thunder, battu à trois reprises en moins de deux semaines. Ce contexte particulier a poussé Skip Bayless à formuler une analyse aussi radicale que provocatrice.
« J’adore Wembanyama en sortie de banc. Quand il joue 35 ou 40 minutes, son énergie baisse et on finit par trop jouer pour lui. Là, il arrive par séquences, il change le match. C’est parfait », a expliqué l’analyste américain, convaincu que cet usage ciblé maximise l’impact du Français sans l’épuiser inutilement.
Une arme dévastatrice utilisée par séquences
Pour Bayless, le raisonnement dépasse la simple gestion physique. « Il est tellement fort par à-coups qu’il a complètement retourné les matches contre Oklahoma City. Le faire sortir du banc a changé la vie à San Antonio », a-t-il insisté, tout en reconnaissant que la dimension ego pourrait rapidement devenir un facteur délicat à gérer pour un talent générationnel.
Statistiquement, l’argument tient partiellement. Offensivement, la production collective reste quasiment identique avec ou sans Wembanyama sur le parquet. En revanche, l’impact défensif est sans appel. Sa présence transforme l’équipe en mur quasi infranchissable, avec une efficacité qui placerait la franchise parmi les toutes meilleures défenses de la ligue sur une saison complète.
Reste la question de la durabilité. Imaginer un joueur de 21 ans, présenté comme le futur visage de la NBA, accepter durablement un rôle de remplaçant paraît difficile. Mais dans l’immédiat, la formule fonctionne. Deuxième à l’Ouest avec un bilan de 23 victoires pour 7 défaites, San Antonio a déjà affronté l’un des calendriers les plus exigeants de la ligue, renforçant la crédibilité de ses résultats.
À long terme, le retour dans le cinq majeur semble inévitable. Mais en attendant, Mitch Johnson se retrouve face à un luxe rare : devoir décider comment intégrer au mieux un joueur capable de transformer un match en quelques minutes. Un problème agréable, mais un problème quand même, surtout lorsque les attentes autour de Wembanyama continuent de grandir à chaque sortie.
