Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
À Golden State, la récente altercation entre Draymond Green et Steve Kerr a rapidement fait couler beaucoup d’encre, tant elle interroge sur l’équilibre fragile entre leadership, émotion et stratégie. Mais Paul Pierce pense avoir une théorie sur le sujet.
Lors de cette rencontre tendue, Draymond Green a quitté le banc des Warriors après un échange verbal animé avec son entraîneur. Un geste fort, presque théâtral, qui a surpris jusque dans son propre camp. Dans une équipe en difficulté depuis le début de la saison, l’image d’un leader quittant la scène en pleine tempête n’a laissé personne indifférent, ni les supporters, ni les observateurs.
Très vite, les réactions se sont multipliées autour de cet épisode. Certains y ont vu une perte de contrôle, d’autres un signal inquiétant envoyé au vestiaire. Paul Pierce, ancien capitaine des Celtics et désormais analyste, n’a pas esquivé le sujet, rappelant le poids immense que porte un joueur comme Green dans l’organisation des Warriors. « Tu n’es pas un leader parmi d’autres, tu es LE leader. Dans les bons comme dans les mauvais moments, tu dois rester là et garder le contrôle, parce que tout le monde te regarde », a-t-il lancé, soulignant la responsabilité particulière du vétéran.
Un coup de sang… ou un coup d’échecs ?
Pierce a également mis en garde Draymond Green sur la perception de ce type de comportement. À 35 ans, l’intérieur n’a plus la marge d’erreur de ses jeunes années, et ses écarts peuvent rapidement devenir des arguments contre lui. « Quand tu avances en âge et que ta production baisse, tu deviens une cible facile », a rappelé l’ancien ailier, tout en précisant qu’il aimerait voir Green terminer sa carrière au sein de la franchise de San Francisco.
Mais au-delà de la critique, Paul Pierce a aussi évoqué une lecture bien différente de la situation. Selon lui, cette sortie pourrait ne pas être uniquement émotionnelle. « Je sais que Draymond joue aussi aux échecs. Parfois, les entraîneurs se font expulser volontairement pour réveiller leur équipe », a-t-il expliqué, ouvrant la porte à une interprétation plus calculée du geste.
Dans cette optique, Green aurait cherché à provoquer un électrochoc, à secouer un groupe en manque d’énergie et de résultats. « Il a peut-être quitté le banc pour allumer une étincelle chez ses coéquipiers, pour les inspirer », a ajouté Pierce, rappelant que ce type de méthode existe depuis longtemps en NBA, même si elle reste controversée.
Reste à savoir si ce pari, conscient ou non, portera ses fruits. Les Warriors n’ont pas seulement besoin d’émotion, mais aussi de stabilité et de cohérence pour retrouver leur niveau. Dans ce contexte, chaque geste de Draymond Green est scruté, analysé, parfois amplifié. Et si cette sortie devait réellement marquer un tournant, elle n’en resterait pas moins l’un des symboles les plus parlants de la tension qui entoure Golden State cette saison.
