Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Quand un ancien numéro un de draft disparaît des parquets, les spéculations s’emballent et les jugements tombent vite. Pourtant, certaines décisions se prennent loin des projecteurs, dans un silence assumé. Ben Simmons a choisi ce chemin-là.
Pour la première fois depuis son entrée en NBA, l’Australien n’appartient à aucune franchise. Un statut inédit pour un joueur autrefois présenté comme une pierre angulaire de la ligue, plusieurs fois All-Star et référence défensive à son poste. Après un passage discret chez les Clippers, marqué par un rôle réduit et un temps de jeu limité en play-offs, Simmons a préféré stopper net plutôt que forcer un retour incomplet.
Cette pause n’a pourtant rien d’un renoncement. Simmons insiste sur un point : il ne s’agit ni de retraite ni d’un manque d’opportunités, mais d’un choix personnel mûrement réfléchi. À l’écouter, revenir sans être pleinement prêt serait une erreur, autant pour lui que pour une équipe qui compterait sur son apport. L’objectif est clair : retrouver une version complète de son jeu, physiquement et mentalement.
Une exigence personnelle avant toute autre chose
Dans ses prises de parole récentes, Ben Simmons assume pleinement cette position exigeante. « Si je jouais maintenant, je pense que je pourrais m’intégrer en NBA grâce à ce que je sais faire. Mais je veux tout donner à ce jeu. Je ne vois pas l’intérêt de gâcher une place juste pour être sur le terrain. Ce serait un peu égoïste », explique-t-il, mettant en avant une forme de respect pour la compétition autant que pour lui-même. Plus loin, il précise : « Je veux atteindre mon meilleur niveau et mon pic physique pour rivaliser. Sinon, ça n’a pas vraiment de sens ».
Ce discours s’inscrit dans un contexte lourd, marqué par des années de blessures et de frustrations. Depuis son conflit très médiatisé avec Philadelphie, puis son passage compliqué à Brooklyn, Simmons n’a jamais retrouvé de continuité. Problèmes de dos persistants, saisons tronquées, confiance fragilisée : chaque tentative de retour a semblé inachevée, laissant une impression d’inabouti.
Lui-même reconnaît avoir atteint un point de rupture l’an dernier. « J’avais l’impression de ne presque plus pouvoir bouger comme je le voulais. C’était difficile de faire ce que je voulais sur le terrain, vu l’état dans lequel j’étais », confie-t-il, lucide sur ses limites du moment. Cette accumulation l’a poussé à revoir ses priorités, quitte à disparaître temporairement de la scène NBA pour mieux reconstruire son corps et son esprit.
Aujourd’hui, Simmons affirme s’entraîner six jours sur sept et se sentir dans un bien meilleur état, sans se fixer de calendrier rigide. Un retour en milieu de saison ou l’an prochain reste envisagé, mais uniquement si toutes les conditions sont réunies. En parallèle, il s’est investi dans d’autres projets, notamment dans le sport de haut niveau en dehors du basket, preuve qu’il cherche aussi un nouvel équilibre personnel.
