Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Révélé au grand public dans la capitale, Laurent Gerra a peu à peu pris ses distances avec l’agitation parisienne. L’humoriste et imitateur privilégie désormais le calme des montagnes, loin des plateaux et des studios. Un choix de vie assumé, guidé par un attachement ancien à la Savoie. Et des confidences sans fard sur ce refuge devenu essentiel.
Figure incontournable de l’humour français depuis plus de trente ans, Laurent Gerra a bâti sa carrière à Paris, entre radios nationales, scènes prestigieuses et salles combles. Mais derrière cette réussite très urbaine, l’artiste nourrit depuis l’enfance un lien profond avec la montagne. Un attachement qui l’a conduit à acquérir un chalet en Savoie, territoire qu’il considère aujourd’hui comme son véritable havre de paix.
Si la capitale reste indissociable de son ascension médiatique, le Savoyard de cœur a progressivement réorganisé son quotidien. Entre ski, lectures et musique, l’imitateur a trouvé dans les Alpes un équilibre que Paris ne lui offre plus. Une réalité qu’il a détaillée lors d’un entretien accordé au Dauphiné Libéré et à France 3 :
« Quand je suis ici, je revis, il y a les copains. C’est une évidence : j’aime être ici avec mes bouquins, mes disques. Quand il y a du soleil, je me mets sur la terrasse et je profite. Je rêvais d’avoir un chalet. J’en ai un qui donne sur cette magnifique Dent Parrachée. C’est l’endroit où je décompresse, je lis, j’écoute de la musique, je fais beaucoup de ski, j’ai commencé à skier dès 4 ans. »
Un rêve d’enfant devenu réalité, non sans obstacles, dans une région attachée à son identité et à son authenticité. L’ex-conjoint de Mathilde Seigner a tenu à rappeler combien cette intégration a compté pour lui, toujours dans les mêmes échanges :
« Avoir un chalet en Savoie, c’était un rêve de gosse. Pas facile à réaliser. Quand on n’est pas d’ici, on ne vous octroie pas aisément une maison. Mais je l’ai trouvé, il est de 1989, l’année où j’ai commencé. C’est resté préservé, j’y ai mes amis. On est accepté ici parce qu’il y a une forme d’authenticité. Si j’aime revenir ici, c’est parce qu’il y a cette ambiance-là. J’ai envie de faire découvrir ça à d’autres. Quand je repars à Paris et que je ne vois plus la Dent Perrachée, je pleure. »
Pour autant, Laurent Gerra ne renie pas totalement la ville lumière, même si son rapport à Paris a profondément évolué. L’homme de radio l’a reconnu avec franchise au micro de RTL, évoquant une présence désormais très limitée dans la capitale :
« Je n’ai même plus d’appartement à Paris, je dors dans mes bureaux, il y a un petit studio. C’est aussi la ville qui m’a fait connaître donc je ne peux pas me plaindre de Paris tout le temps. Mais je n’y ai plus beaucoup d’amis, à part Eddy Mitchell. »
Entre reconnaissance pour la capitale et amour profond pour la Savoie, Laurent Gerra a trouvé son équilibre loin du tumulte parisien. Un exil choisi, synonyme de sérénité, qui en dit long sur les priorités actuelles d’un artiste toujours aussi lucide sur son parcours et ses besoins.
