NBA – Une star aux Warriors ? Un ancien prévient : « Je préférerais ajouter…

Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport

Le débat n’a rien d’anodin et dépasse largement le simple jeu des comparaisons individuelles. À Golden State, chaque réflexion sur l’avenir renvoie inévitablement à une question centrale : comment maximiser les dernières années d’un joueur générationnel ? Et surtout, autour de qui faut-il vraiment construire pour viser un nouveau titre.

Ces dernières semaines, la franchise californienne a laissé filtrer une orientation claire sur le marché. Selon plusieurs observateurs, Golden State se positionne comme acheteur et cherche avant tout de la taille et de l’athlétisme. Une quête qui ne signifie pas forcément l’arrivée d’une superstar, mais plutôt l’ajout de profils capables de renforcer l’équilibre collectif sans bouleverser l’identité du jeu.

Dans ce contexte, le nom de Giannis Antetokounmpo est revenu, presque naturellement, dans certaines discussions. Richard Jefferson s’est même permis d’évoquer cette hypothèse de manière volontairement provocatrice, rappelant qu’un intérieur aussi dominant changerait instantanément la dimension de n’importe quelle franchise. Sur le papier, l’idée séduit, même si elle paraît irréaliste au vu des actifs disponibles à Golden State.

Le système Curry avant tout

Channing Frye, lui, s’est montré beaucoup plus prudent. Pour l’ancien joueur NBA, la question n’est pas seulement de savoir si Giannis est un talent supérieur, mais s’il correspond réellement à l’ADN des Warriors. « Stephen Curry te donne plus de chances de gagner un titre que Giannis Antetokounmpo », a-t-il affirmé, estimant que tout doit rester centré autour du meneur historique. « Je préférerais ajouter quelqu’un pour Steph et pour le système de Steph », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de préserver la gravité unique créée par le numéro 30.

L’argument de Frye repose sur une réalité tactique bien connue : l’attaque des Warriors vit du mouvement, du spacing et de la menace permanente exercée par Curry loin du ballon. Des profils capables de défendre, de poser des écrans et d’écarter le jeu permettent à cette mécanique de fonctionner à plein régime. C’est précisément pour cette raison que Kevin Durant s’était si bien intégré, sans jamais ralentir le tempo ni monopoliser les possessions.

Giannis Antetokounmpo, malgré ses progrès au tir, propose un registre différent. Son jeu repose davantage sur la puissance, les pénétrations et une utilisation constante du ballon. Cette approche, efficace dans de nombreux contextes, s’accorde moins naturellement avec une attaque basée sur le mouvement permanent. Son association récente avec Damian Lillard a d’ailleurs montré les limites possibles d’un tel ajustement.

Cela n’enlève rien au pedigree du Grec, champion NBA en 2021 et toujours capable de dominer une série à lui seul. Mais la comparaison avec Curry met en lumière une différence majeure : l’impact collectif. Avec quatre titres, le meneur des Warriors a prouvé qu’un système entièrement pensé autour de lui pouvait traverser les années. À 37 ans, continuer à bâtir autour de Stephen Curry peut sembler audacieux, mais pour Frye, c’est précisément cette fidélité à une identité qui offre encore la meilleure chance de viser un nouveau sommet.