Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Les années 1990 ont marqué un tournant dans l’univers des médias français, avec des codes parfois débridés et un humour qui ne passait pas toujours la rampe aujourd’hui. Julien Courbet, figure emblématique de la télévision et de la radio, revient sur cette époque où les limites étaient floues et les comportements beaucoup plus libres. Ses confidences, à la fois franches et lucides, dévoilent un autre visage de ces années dorées.
Figure incontournable du PAF, Julien Courbet a construit sa carrière sur sa capacité à divertir tout en restant proche du public. Animateur, producteur et journaliste, il a côtoyé durant les années 1990 de nombreuses équipes de production, et ses souvenirs de cette époque sont teintés de libertés qui choqueraient aujourd’hui.
Courbet évoque aussi la transformation de la société, influencée par les réseaux sociaux et un encadrement plus strict des comportements. Au micro du podcast Unchained avec Sabrina, celui qui continue de cartonner sur M6 a livré un constat sans détour sur les changements de société et la prudence désormais exigée :
« Ce n’est pas qu’on ne peut plus rien dire. C’est qu’il faut faire attention maintenant. Il y a une américanisation de la société. On vous fait des procès pour tout et n’importe quoi. Ce qui a tout changé, ce sont les réseaux sociaux. Aujourd’hui, tu dis un mot de travers… »
Le présentateur a ensuite raconté l’expérience personnelle qui l’a le plus marqué, liée à un compliment maladroit sur le physique d’une femme :
« On n’est pas de la viande, on n’est pas la foire aux bestiaux, etc. On m’a dit d’éviter de dire à une femme qu’elle est jolie parce que ça peut choquer, et ça, c’est dur »
Julien Courbet est ensuite revenu sur l’atmosphère de travail des années 1990, où liberté et excès étaient monnaie courante, et où même les patrons comme lui pouvaient se retrouver dans des situations incongrues :
« Dans les années 90, il y aurait eu des caméras dans les boîtes de production, hommes et femmes, je peux te faire une liste de 600 personnes qui seraient en prison aujourd’hui. C’était complètement débridé. J’avais des journalistes qui m’appelaient ‘p’tit cul’. Des femmes qui me mettaient la main aux fesses en me parlant, alors que j’étais leur patron ! On faisait des blagues sur le physique. Aujourd’hui, ce n’est plus possible.
On ne va pas se mentir. Il y a eu un machisme niveau Champions League. Et c’est très bien que ça se soit arrêté. Le monde a changé. Je t’avoue, on s’amusait plus dans l’ancien. Mais j’accepte les règles. Je comprends tout à fait que les gens puissent être choqués par différents comportements »
Avec ce témoignage, Julien Courbet illustre les évolutions du milieu médiatique français et le contraste entre les excès d’antan et les normes actuelles. Entre nostalgie et lucidité, il souligne combien les codes ont changé, tout en reconnaissant la nécessité de ces nouvelles règles.
