Par Rédaction | Sport
En moins de deux semaines, les Spurs ont frappé un grand coup en dominant à trois reprises le Thunder d’Oklahoma City, pourtant champion en titre et référence absolue du début de saison. Mais peuvent-ils confirmer sur la durée ?
Sur l’ensemble de ces confrontations, San Antonio a battu la meilleure équipe de la ligue au net rating avec un écart moyen de plus de douze points. Un signal fort, même sur un échantillon réduit. Pour beaucoup, cela suffisait à faire des Spurs un prétendant crédible dès cette saison. Mais certains observateurs appellent déjà à la prudence, estimant que la réalité des playoffs pourrait exposer une faille encore sous-estimée.
C’est notamment l’analyse de Zach Kram, qui voit dans le tir extérieur de certains jeunes arrières un possible talon d’Achille. « Les chiffres peu flatteurs à trois points de Castle et Harper constituent un avertissement potentiel pour les playoffs, lorsque des défenses intelligentes et disciplinées vont fermer l’accès à la raquette à Wembanyama et forcer ses jeunes coéquipiers à sanctionner de loin. Leur capacité à le faire déterminera si San Antonio peut réellement viser les Finales ou s’il leur faut encore du temps avant de gagner l’Ouest », explique-t-il.
Un tir à trois points pas encore central
Collectivement, les Spurs affichent pourtant une adresse solide derrière l’arc, avec près de 37 % de réussite, ce qui les place dans le haut du tableau NBA. Mais ce chiffre cache une autre réalité : San Antonio ne vit pas principalement du tir longue distance et se situe seulement dans la moyenne en termes de tentatives. Leur attaque repose davantage sur le mouvement, la pression intérieure et la création autour de Victor Wembanyama.
Le problème potentiel apparaît surtout dans les fins de match serrées en playoffs. Lorsque les rotations se raccourcissent, que l’intensité défensive grimpe et que chaque possession est disséquée, les adversaires pourraient faire le pari de laisser un pas de liberté à certains extérieurs. De’Aaron Fox, Stephon Castle et Dylan Harper seront amenés à se partager les minutes sur les lignes arrière, avec Wembanyama attirant naturellement les prises à deux dans la peinture.
Dans cette configuration, Mitch Johnson pourrait se retrouver face à des choix délicats. Miser sur la défense et l’impact global de ses jeunes joueurs, ou ajuster ses alignements pour garantir davantage de spacing. D’autant plus que le trio Castle–Harper–Wembanyama, considéré comme le cœur du projet à long terme, a très peu de vécu commun à ce stade de la saison.
Les Spurs ont malgré tout montré qu’ils possédaient déjà l’essentiel pour rivaliser avec n’importe qui. Leur défense collective, dense et disciplinée, peut faire dérailler les attaques les plus huilées de la ligue. Wembanyama lui-même l’a laissé entendre après ces affrontements répétés face au Thunder, soulignant l’apprentissage tactique engrangé. « Ce genre de match ressemble à une série de playoffs. On a beaucoup appris sur eux, sur le plan tactique… On garde certaines choses pour nous », a glissé le Français. Prometteur.
