Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Victor Wembanyama et Chet Holmgren ont débarqué dans la ligue la même saison, avec des physiques similaires et un potentiel hors normes. Très vite, la narration d’un duel s’est installée, alimentée par leurs confrontations directes et par l’idée d’une lutte générationnelle. Mais au fil des mois, l’écart perçu entre les deux intérieurs s’est creusé, au point de remettre en question la pertinence même de cette opposition.
Les récents succès de San Antonio face à Oklahoma City ont encore renforcé cette impression. Battre le Thunder à trois reprises en douze jours, dont une demi-finale de NBA Cup et un match symbolique le jour de Noël, a contribué à relancer le débat. Aux yeux de beaucoup, ces résultats ont confirmé que Wembanyama évoluait déjà dans une autre dimension.
C’est dans ce contexte que Lou Williams a livré une analyse particulièrement tranchée. « Pourquoi un candidat au MVP aurait-il une rivalité avec un joueur qui n’est même pas dans cette conversation ? », a-t-il lancé, estimant que le duel Wembanyama–Holmgren était devenu artificiel. Pour l’ancien scoreur, il existe désormais des niveaux bien distincts entre les deux trajectoires.
Une comparaison qui a changé de nature
Selon Williams, la vraie rivalité à surveiller ne se situe plus à l’intérieur, mais au sommet de la hiérarchie individuelle. « Il y a des paliers dans cette discussion. La vraie rivalité, ce sera Shai Gilgeous-Alexander et Wembanyama. Ce sont eux les candidats au MVP », a-t-il expliqué, recentrant le débat sur les leaders incontestés de chaque franchise. Dans cette lecture, Holmgren ne serait plus qu’un excellent lieutenant, et non la figure centrale d’Oklahoma City.
Pour Lou Williams, la rivalité initiale avait surtout un sens lors de leur année rookie. « Wemby est passé à autre chose. Cette rivalité avec Chet était liée au titre de Rookie de l’année… aujourd’hui, ce n’est même plus un sujet », a-t-il affirmé, jugeant la comparaison désormais peu pertinente et presque forcée.
Cette analyse a trouvé un écho chez Chandler Parsons, également présent lors de l’émission. L’ancien ailier a abondé dans le même sens, soulignant que pour parler de rivalité durable, il fallait des performances majeures et des victoires au rendez-vous. Sans cela, le débat manquerait de substance et de tension sportive réelle.
Au fond, cette prise de position souligne l’évolution rapide du statut de Victor Wembanyama. Là où il était encore comparé à ses pairs directs il y a un an, il est désormais évalué à l’aune des meilleurs joueurs de la ligue. Une transition révélatrice, qui pourrait bien redéfinir durablement la manière dont on parle de rivalités dans cette nouvelle génération NBA.
