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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La rumeur a circulé, insistante, presque logique sur le papier. Dans une ligue où chaque fenêtre de titre compte double, certaines idées séduisent même lorsqu’elles semblent irréalistes. Celle reliant Anthony Davis à Golden State en fait partie, mais derrière le fantasme, la réalité est bien plus froide.
Depuis plusieurs saisons, la franchise californienne scrute les moindres opportunités pour rester compétitive autour de Stephen Curry. L’évocation du nom d’Anthony Davis a donc rapidement enflammé les discussions, d’autant plus que son passage à Dallas n’a jamais totalement dissipé les interrogations. Pourtant, à mesure que la date limite des transferts approche, l’enthousiasme laisse place au pragmatisme.
En interne, l’intérêt existe bel et bien, mais il reste largement théorique. Les décideurs de Golden State ont évalué les scénarios possibles, sans jamais trouver de voie crédible pour transformer l’idée en opération concrète. Le contrat massif de Davis, son historique de blessures et surtout l’absence d’actifs réellement attractifs aux yeux de Dallas ont rapidement refroidi toute velléité d’offensive sérieuse.
Un dossier jugé trop complexe pour devenir réel
Selon des sources de Marc Stein, les discussions n’ont jamais dépassé le stade exploratoire. « Les Warriors ont depuis longtemps une certaine affection pour Anthony Davis et ils ont bien eu des discussions internes à son sujet, mais ils ne semblent pas être actifs à six semaines environ de la deadline », a expliqué Marc Stein, traduisant le sentiment dominant au sein de la franchise. Il ajoute que, sans accepter de sacrifier Jimmy Butler ou Draymond Green, « Golden State n’a tout simplement aucune voie réaliste pour acquérir Davis ».
Du côté de Dallas, l’intérêt est encore plus limité. Les dirigeants texans ne se montrent guère impressionnés par les éléments que Golden State pourrait mettre sur la table. Les jeunes profils comme Jonathan Kuminga ou Brandin Podziemski correspondent davantage à la chronologie de reconstruction autour de Cooper Flagg, mais leurs salaires cumulés sont insuffisants et leur valeur sportive ne permet pas de bâtir une offre crédible pour une star du calibre de Davis.
À cela s’ajoute la dimension financière, presque dissuasive. Anthony Davis touchera encore près de 60 millions de dollars la saison prochaine, avec une option joueur dépassant les 62 millions par la suite. Un tel engagement sur un joueur de plus de trente ans, souvent freiné par des pépins physiques, impose une prudence extrême à toute franchise intéressée, surtout lorsque la marge de manœuvre salariale est déjà réduite.
Golden State n’envisage pas non plus de dynamiter son socle historique. Stephen Curry et Draymond Green incarnent toujours l’ADN de l’organisation, et leur avenir semble intimement lié à celui de la franchise. « Golden State n’échangera Draymond Green que si Steph Curry, Steve Kerr et Joe Lacob donnent tous leur feu vert », rapporte Brett Siegel, soulignant à quel point cette hypothèse reste hautement improbable.
