Par Rédaction | Sport
Figure emblématique du football européen, Zlatan Ibrahimovic a marqué le Paris Saint-Germain de son empreinte entre 2012 et 2016. Le colosse suédois, fils d’un père bosnien et d’une mère croate, revient sur son passage en France et partage son regard sans filtre sur le multiculturalisme, qu’il connaît bien pour l’avoir vécu dès son enfance. Ses propos font écho à ses expériences personnelles et à sa vision du monde actuel.
Zlatan Ibrahimovic, passé par la Suède, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne et la France, a grandi en faisant face aux discriminations et au regard des autres, un vécu qui a façonné son caractère. Le champion suédois a raconté combien son enfance lui a laissé des traces, mais aussi comment il a transformé ces expériences en force et en ouverture sur la diversité culturelle.
À ce titre, l’ancien attaquant du PSG n’hésite pas à critiquer ceux qui refusent le mélange des cultures. Dans un entretien accordé à L’Équipe il y a bientôt 5 ans, Zlatan Ibrahimovic s’était ainsi confié sur ses souvenirs d’enfance et le regard différent des autres à son égard :
« Quand j’étais petit, je ne me sentais pas suédois, parce qu’ils me faisaient sentir que j’étais différent. J’ai été traité différemment, regardé différemment… C’est pour ça que je ne me sentais pas 100% suédois. On me faisait sentir ça. Mais, aujourd’hui, je le dis, je suis 100 % suédois. Quand tu es jeune, tu subis un peu la chose. Mais il y a des conséquences à tout ça. Mentalement, quand tu es traité différemment, parce que tu es différent à leurs yeux, c’est dur. »
Le footballeur a ensuite évoqué sa vision du multiculturalisme en France et ailleurs, tout en rappelant que la société évolue et que le monde est aujourd’hui fait de mélanges :
« Maintenant, plus vieux, j’ai de l’expérience, je suis 100% suédois. Je suis la nouvelle Suède. C’est le monde désormais. En France, c’est pareil. Là-bas, il y a encore des gens qui parlent de la vieille France. Oh ! On est en 2021 ! Le monde est rempli de mélanges, de différents contrastes. Et ce n’est pas parce que tu es ainsi que tu ne peux pas te sentir 100% France ou 100% Suède.
La politique divise les gens. Le football unit les gens. Grosse différence. Parce que j’ai la chance de pouvoir rencontrer et connaître des gars que je n’aurais jamais connus si je n’avais pas joué au foot. J’ai rencontré des gens des quatre coins du monde. Si je voulais faire de la politique, je ferais de la politique. On ne devrait faire que ce pourquoi on est bon. Le sport et la politique sont dans deux catégories différentes. Si tu es intelligent, tu le comprends. »
Le champion suédois conclut ainsi son point de vue sur le rôle des footballeurs dans la société et sur l’importance de diffuser un message positif :
« Ce n’est pas une question de prendre position ou pas. Nous, les footballeurs, on diffuse de l’amour et de la joie. Tu ne peux pas apporter ta politique dans mon monde. Je ne suis pas là pour faire passer un mauvais message aux gens. Je ne suis là que pour unir, diffuser de l’amour et de la joie. C’est le meilleur moyen que l’on a pour le faire. Le football ou le sport. Parce qu’on est bon pour ça. Je suis bon pour ça. Je suis bon au football. »
Zlatan Ibrahimovic se positionne ainsi comme un fervent défenseur de la diversité culturelle et du vivre-ensemble, s’appuyant sur son expérience personnelle et professionnelle pour illustrer un monde en mutation où, à ses yeux, le mélange des origines est une richesse plutôt qu’une menace.
