NBA : Pourquoi la chute des Bulls, Thunder et autres Pacers n’est pas vraiment une surprise ?

Le basket, et en particulier la NBA, est un sport imprévisible. Et c’est pour cela qu’on l’aime et qu’on le suit avec passion.

(photo: weareregalradio.com)
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Aujourd’hui, nous suivons les playoffs 2014 … et hô surprise, les Pacers risquent d’être ridicules, les Bulls n’ont jamais trouvé leur rythme en face d’un « outsider », le Thunder rame et les Clippers ne sont toujours pas à leur niveau de saison régulière. Derrière cette phrase, de nombreuses discussions et autres débats seront possibles. Essayons d’être neutre et d’analyser ces « surprises » qui ne devraient pas l’être, en plusieurs étapes.

1) La NBA se joue en 2 phases

La NBA est divisée en 2 conférences EST et OUEST, elles-mêmes divisées en 3 sous conférences. Les équipes se rencontrent en saison régulière au sein de leur conférence, et de façon moins fréquente, contre des adversaires d’autres conférences. Mais cette saison régulière se joue de façon différente que les playoffs, qui regroupent les 8 meilleurs de chaque conférence.

Cette saison régulière est une course de fond, sur 82 matchs. Les Spurs par exemple font toujours un gros départ, puis mettent des joueurs au repos en mi-saison, et remettent leur équipe type en fin de saison pour avoir des joueurs en rythme à l’attaque des playoffs. Il gèrent. Miami a un peu pris cet exemple. D’autres font tourner leurs gros joueurs sur 82 matchs et jouent donc cette saison en totalité. Certains leaders et équipes arrivent donc aux playoffs un peu usés.

Les playoffs sont un mix en course de fond et accélération, basées sur rythme et expérience. Course de fond car chaque série se gagne au meilleur des 7 matchs (la première équipe gagnant 4 matchs se qualifie pour le tour suivant), et accélération car pour passer, il faut être capable de gagner à l’extérieur. Et c’est une énorme différence avec la saison régulière, ou l’on peut se qualifier en playoffs sans un besoin majeur d’être ultra-dominant dans la salle de son adversaire. Par ailleurs, en playoffs, mental et expérience sont la clé. Car il faut être capable d’abandonner un match, il faut être capable de mettre une pression durant 48 minutes et voir plus loin que le match en cours.

Dans ce cadre, les pacers restent une équipe jeune qui court mais avec un mental à construire, les Bulls est une équipe qui est majeure défensivement, mais qui ne marque pas assez pour gagner à l’extérieur de façon sûre, le Thunder a subi des blessures avec un Kevin Durant ultra dominant, mais tout le roster n’est pas forcément en rythme …

2) L’aspect médiatique créé les surprises … et les « haters »

De tout temps, et là les plus vieux d’entre vous comprendront, la médias doivent mettre des leaders en avant pour créer des surprises et avoir des sujets de débat. Et de fait, cela créée des « haters », c’est à dire des fans qui doivent haïr des joueurs majeurs pour être encore plus derrière leur équipe. Prenons le cas Lebron James. Il est fortement comparable à Jordan, ou au duel Magic / Bird.

(photo: totalprosports.com)
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Pourquoi ? Très bonne question. Simplement parce que durant l’ère Jordan, de nombreux fans étaient complètement contre Jordan, le détestaient même. Un fan des Sonics, de Utah, de New York, Detroit et autre Pacers ne pouvaient pas porter une Air Jordan, ni même acheter un magazine avec son altesse en couverture. Parce que reconnaître sa domination était une trahison envers l’équipe que le fan suivait (dès lors qu’il ne supportait pas les Bulls). Pour Magic / Bird, c’était la même chose. Un pro Magic détestait Bird et inversement. Si on revient à la NBA des années 2010, Lebron est clairement la cible des « haters », qui ne peuvent supporter sa domination. Ni même la reconnaître. A tel point que ce dernier est attaqué pour « flopping » ou encore parce qu’il se plaint, ou qu’il est protégé par l’arbitrage. Est-ce que les fans disent de même d’un Chris Paul qui « pleure » sans arrêt aux arbitres pour faute, des Clippers qui refusent les contacts se plaignant tout le temps ? Non parce qu’il ne dominent pas, même s’ils sont le haut du panier. Par ailleurs, Lebron est venu, dès son arrivée en NBA, modifier l’ordre établi, venant prendre le « trone » à sa nouvelle altesse Kobe. Et Lebron a malheureusement (pour lui) prouvé qu’il avait un impact sur une équipe, pouvant faire des passes pour gagner les titres. Ce que Kobe ne sait pas faire s’il n’a pas de Shaq pour faire le ménage autour.

De ce fait, cette année, comme l’année précédente, Miami ne peut pas gagner parce qu’on aime détester Lebron. Comme les fans ont aimé enterrer Ray Allen lors de son départ de Boston, censé n’être bon que pour la retraite. Trois ans après, il explose encore les fins de matchs. Et les Pacers / Bulls vont aller en finale de conférence EST. Bien entendu, mais ça, c’est pour le débat, pour que le tenant du titre soit challengé. Dès lors, on voit que le Basket n’est pas une question de papier. Mais d’hommes et de mental. A l’OUEST, les Spurs devaient passer sans encombre pour tomber sur OKC en finale. Cela ne sera pas le cas. En tout cas, si ces 2 équipes atteignent la finale, alors cela ne sera pas une balade de santé. Car le niveau est très très haut…

3) Le niveau de jeu et le passage de la saison régulière vers les playoffs

Maintenant l’essentiel, le jeu. Le niveau des équipes se présentant à la porte des playoffs est très haut, en particulier à l’OUEST. Dans cette même conférence, la course pour 7/8ème place a été rude. Mais du coup, les équipes ont gardé le rythme. Les équipes de haut de tableau ont un peu baissé de niveau, et du coup, le choc est frontal. Les colosses ne sont pas dominés, mais fortement contestés. Certains pourraient tomber. Mais dans tout cela, les Spurs arrivent encore à gérer. Sur l’expérience de leur 3 cadres de luxe, Parker, Duncan et Ginobili. OKC avec Durant (s’il est élu MVP 2014, il serait bon de recevoir le trophée durant un match à jouer, pas en costume…), ou les Clippers, ont un peu plus de mal. Portland par contre a appris de l’année dernière. Ils ont mieux géré leur fin de saison, leur entrée en playoffs, leur rythme et leurs joueurs. Ils sont là et répondent parfaitement présent, et les responsabilités sur le terrain son partagées d’un match à l’autre. Sur le modèle des Spurs en fait.
Côté EST, c’est encore plus marqué. Miami a fait son sweep, les Bulls sont out, les Pacers sont au fond du trou. Prochaine défaite et hop, dehors ! Dommage pour des « finalistes » assurés …

Un des meilleurs coachs de NBA a dit cette année, lors de son arrivée à NY :

« une dynastie est une équipe dominante, qui doit au minimum gagner trois titres d’affilé ».

Miami ne semble pas inquiété pour le moment. Les « haters » diront qu’ils vont perdre en Finale de conférence contre les Pacers. Enfin peut-être un peut-être avec moins de conviction désormais. Et si le Heat passe, alors ils perdront contre les Spurs. C’est tracé. Nul doute qu’il y aura des surprises de ce fait…

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