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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Que ce soit en tant que joueur ou en tant que consultant, Emmanuel Petit s’est taillé la réputation d’un homme qui n’évite pas les sujets qui fâchent. Il l’a prouvé il y a quelques mois lors d’une discussion sur le plateau de RMC consécutive à d’inacceptables actes de racisme subis par Mike Maignan. Mais pour le champion du monde 1998, ce sont tous les racismes qui doivent être combattus… même celui dont les blancs seraient victimes.
Son franc-parler lui a valu de se mettre certaines personnes influentes à dos, dont nul autre que Zinédine Zidane. Qu’importe, Emmanuel Petit continue de dire ce qu’il pense, raison pour laquelle il est l’un des consultants et chroniqueurs préférés des auditeurs de RMC. Jamais décontenancé, le milieu de terrain à la retraite n’élude aucun sujet, même ceux qui paraissent tabou.
En effet, le football est gangréné depuis de longues années par le racisme. Les histoires de joueurs victimes des pires abjections en Italie, en Espagne et ailleurs sont malheureusement légion, et la France n’est malheureusement pas toujours épargnée, en dépit du bel exemple d’unité montré par les Bleus en 1998.
Emmanuel Petit évoque un racisme anti-blanc dans le foot amateur
Interrogé par le JDD il y a une dizaine d’années pour promouvoir son livre « Franc-tireur », dans lequel il s’en prenait notamment au FN (actuel RN), Petit avait expliqué :
Le football a toujours joué un rôle politique, a toujours été une arme de propagande extrêmement importante. Je ne veux en tirer que les aspects positifs. Toutes les associations qu’elles soient artistiques, sportives ou culturelles, ont un rôle à jouer dans la société. Je crois en l’équipe de France « Black Blanc Beur », j’en ai marre de tous ceux qui la dénigrent. J’en ai fait partie et j’en suis fier.
Mais derrière cet héritage d’une France « black-blanc-beur », qui, bien malheureusement, n’empêche pas des tensions de plus en plus vives entre communautés 25 ans après, Petit semble avoir fait évoluer son discours. Tout récemment, lors d’une émission sur RMC où il officie comme consultant, il avait ainsi tenu à souligner l’existence d’un sentiment « anti-blanc » dans le football amateur :
Il faut lutter contre toutes formes de racisme. Il faut dissocier le foot professionnel et le foot amateur, qui n’ont rien à voir. Le racisme dans le foot amateur n’a rien à voir avec le racisme dans le foot professionnel. Dans le foot professionnel, ce sont les joueurs de couleur qui le subissent en permanence. Dans le monde amateur, il est dilué. On n’en parle pas beaucoup, mais il y a beaucoup de blancs qui sont victimes de racisme.
Petit a par ailleurs assuré s’être expliqué avec Lilian Thuram, qui, au soir de la victoire de l’équipe de France le 12 juillet 1998, avait souhaité réunir tous les joueurs noirs pour faire une photo entre eux. Le message de l’ex-Gunner est clair : lutter contre le racisme, oui, et donc tous les racismes. Et notamment l’anti-blanc, très répandu selon lui dans le milieu amateur.
Il y aurait beaucoup à dire sur le racisme dans le football, et notamment sur l’inaction des instances face aux chants et actes malveillants dont sont victimes les joueurs de couleur. Emmanuel Petit ne le nie pas, mais souhaite également mettre sur la table les autres types de racisme, dont celui qui concerne, à ses yeux, les blancs. Voilà qui est dit.
