Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Complètement cramé après une année 2024 riche en évènements et en émotions, Léon Marchand avait posé ses valises en Australie pendant quelques mois afin de se reposer. Désormais de retour, il s’est livré sur cette expérience du côté de Down Under.
Même les plus grands athlètes du monde restent humains, Léon Marchand en est d’ailleurs un très bon exemple. Depuis quelques mois, le nageur est la principale coqueluche du sport français, lui qui a brillé comme personne d’autre aux Jeux Olympiques de Paris avec quatre médailles d’or. Mais tout cela a évidemment un prix, pas seulement sur le plan physique mais aussi d’un point de vue psychologique.
En ce qui concerne le Toulousain, il lui a notamment fallu gérer une attention médiatique monstrueuse. Ayant déjà traversé des phases de dépression par le passé, Marchand avait donc choisi de faire un break en décembre dernier, allant carrément s’exiler en Australie pendant quelque temps. En février, le directeur des Équipe de France Denis Auguin avait évoqué son cas alors qu’il était à l’autre bout de la planète :
C’est l’occasion pour lui de faire des choses différentes, de pouvoir se préparer en profitant à côté, de modifier ses habitudes, ses routines. Ça reste un sportif. Il n’est pas fourré dans les bars ou dans les boîtes ! On ne suit pas ce qu’il fait au mètre près en termes d’entraînement, le détail exact des séances, parce qu’on n’est pas dans une démarche de tout calibrer ou tout checker.
Léon Marchand ravi de son anonymat en Australie
Après trois mois chez les Boomers, le Tricolore est de retour aux affaires et il ne regrette aucunement cette décision, comme il l’a confié au Parisien. Il se félicite notamment d’avoir évolué dans son approche envers lui-même, afin de ne pas se surmener :
Lorsque j’ai décidé de renoncer aux Mondiaux en petit bassin en décembre par exemple, je n’ai écouté personne, j’ai juste écouté mon cœur. Mentalement, j’étais fatigué, physiquement, j’étais fatigué.
Si j’étais le Léon d’il y a 5-6 ans, j’aurais quand même fait les Championnats du monde. J’aurais peut-être fait de belles courses, mais je n’en serais pas là en avril. J’aurais été beaucoup plus fatigué. Je suis assez fier d’avoir fait ces choix-là et de m’écouter de plus en plus.
À ce titre, son séjour du côté de Down Under fut des plus revigorants pour lui, notamment parce qu’il y est beaucoup moins connu qu’en France ou même aux États-Unis, où il cartonne sur le circuit NCAA. de quoi renouer avec le plaisir de nager sans se soucier des caméras :
J’avais envie de remettre la priorité sur ce que j’aime vraiment, c’est-à-dire l’entraînement, la natation et le voyage. Et j’étais tranquille, personne ne me reconnaît en Australie ! Donc c’était plus facile d’avoir une routine, de faire mon travail et d’être moi-même. Ça m’a fait du bien, c’est sûr.