Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Héros des Jeux Olympiques de Paris, Léon Marchand effectuait ces dernières heures sa rentrée en grand bassin. Un événement placé sous le signe de la découverte pour lui, ce qui a d’ailleurs poussé son célèbre entraîneur, Bob Bowman, à l’avertir au préalable.
Cela faisait maintenant quelques mois que ses fans, nombreux depuis l’été dernier, attendaient de le revoir à l’œuvre dans l’eau. Léon Marchand s’y faisait en effet rare depuis les Jeux Olympiques de Paris, qu’il a marqués de son empreinte avec cinq médailles remportées, dont quatre parées d’or. Mais après avoir profité comme il se doit et s’être reposé, il effectuait ces dernières heures son grand retour à la compétition.
Quand Bob Bowman aiguille sans détour Léon Marchand
Sacré champion olympique sur 200 m brasse, 200 m papillon, 200 m 4 nages et 400 m 4 nages lors des JO, Marchand souhaite désormais viser de nouveau sommets. Ce jeudi, il disputait ainsi la finale du 400 m nage libre lors du Tyr Pro Swim Series. Une épreuve qui lui restait relativement étrangère depuis le début de sa jeune carrière, mais dans laquelle il est capable de briller selon Bob Bowman, qui déclare à L’Équipe :
Bob Bowman : Je pense que Léon peut être compétitif au plus haut niveau sur cette course. Je ne sais pas s’il peut battre le record du monde, c’est encore un peu tôt pour se prononcer, mais il possède des atouts pour s’exprimer sur cette distance.
Un discours qui s’appuie sur les perfs qu’avait réalisées son poulain sur 500 yards, course qu’il a dominée l’an dernier sur le circuit universitaire américain.
Or, d’après Bowman, la stratégie qui lui avait permis de l’emporter ne pourra pas être reproduite avec efficacité sur 400 m :
Bob Bowman : Il ne pourra pas nager le 400 m comme il avait nagé le 500 yards à cause des murs qui multiplient les coulées. Il lui faudra pas mal de conditionnement au niveau des bras.
Problème : la blessure contractée en février par Marchand au niveau des côtes l’a empêché de travailler sur ce point bien précis. Gêné par la douleur, le Toulousain a dès lors principalement axé son travail sur les jambes durant son récent exil en Australie. Son coach l’a néanmoins prié d’aller à l’encontre de cette préparation :
Bob Bowman : Si j’ai un conseil à lui donner avant son premier 400 m, c’est d’essayer de ne pas trop utiliser ses jambes au début. C’est ce qu’il aurait tendance à faire, à battre très fort, alors qu’il devra être plus judicieux.
Un conseil que le principal concerné… n’a pas vraiment suivi, ce qu’il a concédé après sa course, achevée à la 3ème place (3’48″97) :
Léon Marchand : J’ai essayé de suivre Bobby Finke pour essayer de m’accrocher et au final, je n’ai pas réussi à finir assez fort sur le dernier 25 m. Je n’avais vraiment plus de jambes. Je pense qu’il faut que je sois un peu plus patient.