Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
À l’instar d’autres grands joueurs, Richard Gasquet n’a eu que très peu tendance à se laisser envahir par ses émotions sur le court. Cela lui est néanmoins arrivé lorsqu’il était plus jeune, lui qui a fondu en larmes malgré un scénario de match en sa faveur.
Extrêmement exigeant et éreintant sur le plan mental, le tennis peut mettre les nerfs de ses pratiquants à rude épreuve. D’ailleurs, la plupart des meilleurs joueurs du monde n’échappent pas à cette règle. Les cris de rage et autres bris de raquette se veulent dès lors assez fréquents durant les différents tournois de l’ATP. Or, certains champions comme Richard Gasquet parviennent généralement à rester de marbre.
Le craquage touchant de Richard Gasquet en plein match
Relativement calme et posé sur le court, Gasquet n’a pas toujours affiché pareil tempérament. Il lui arrive en effet de temps à autre de se laisser déborder par ses émotions, comme cela a pu lui arriver lorsqu’il dominait les circuits jeunes en France. Ancien espoir du tennis tricolore, Nicolas Ferra se souvient par exemple vivement d’une de ces occurrences, qu’il retrace sur la chaîne YouTube de Jawad Ismaili :
Nicolas Ferra : À l’époque, il y avait ce qu’on appelle le Grand-Prix des Jeunes. La tête de série n°1, c’était Richard Gasquet et je suis tombé contre lui au tirage au sort.
Rapidement surclassé malgré les deux ans qui les séparaient, Ferra a cependant vu son illustre adversaire adopter un comportement aussi inattendu que déstabilisant de l’autre côté du court :
Nicolas Ferra : Je me retrouve mené 6-0, 1-0 et à ce moment-là, tu as Richard qui se met à pleurer devant moi. J’ai vite compris qu’il avait un problème. Il avait 8 ans, j’en avais 11 et il regardait ses parents. Sauf qu’il était totalement interdit qu’un parent intervienne étant donné l’enjeu de la compétition. Il y avait un règlement très dur.
Le (très) jeune Richard devait donc impérativement régler son problème par lui-même.
Il s’avère que ce souci n’était rien d’autre… que des lacets défaits. Or, à défaut de pouvoir le résoudre à son jeune âge, il a dû compter sur Ferra pour l’y aider :
Nicolas Ferra : Moi, naturellement, comme j’étais sur le court, j’ai fait le tour du terrain, je me suis mis à genoux et je lui ai pris ses lacets. Ils n’étaient pas simplement défaits. Même les lacets du bas étaient enlevés, ce n’était même plus une pantoufle ! Du coup, je les ai refaits un par un. Ça m’a peut-être pris cinq minutes, au moins, mais après ça, j’ai eu droit à une ovation énorme.
Salué par la foule présente ce jour-là, l’actuel entraîneur du TC Lézignan a ainsi gagné les cœurs, à défaut de remporter son match.