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Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
La Kings League, c’est le nouveau phénomène footballistique en France. Poussé par de nombreux influenceurs, dont Squeezie et Amine, le championnat attire de plus en plus de jeunes. Mais une grosse polémique pourrait changer cette dynamique.
Après une grande carrière de footballeur avec le FC Barcelone et la sélection espagnole, Gerard Piqué a décidé de révolutionner le monde du sport. Le défenseur a bien conscience que la jeune génération ne consomme plus les rencontres de la même manière qu’à l’époque, alors il cherche des moyens pour créer un nouvel engouement. Parmi ses projets les plus ambitieux, il y a la Kings League.
Le concept est simple : un championnat de foot en 7 contre 7 et avec des règles qui se rapprochent d’un jeu vidéo. Il y a des bonus, des malus, des buts qui comptent double pour créer du suspense dans les fins de rencontre, mais surtout de nombreux influenceurs pour attirer le public. Une stratégie payante, puisque les matchs rassemblent plusieurs centaines de milliers de spectateurs chaque semaine.
Un arbitre balance sur la Kings League
Le problème, c’est que derrière une vitrine bien travaillée et certaines promesses dans le format, il y a une réalité bien moins glorieuse pour cette ligue qui rêve de s’imposer sur le long terme. Rayan Herry, arbitre qui documente ses matchs sur sa chaine YouTube, vient de publier une vidéo sur le traitement assez improbable qu’il a reçu à la Kings League. Son témoignage est rapidement devenu viral :
Il n’y a pas de divertissement quand il y a de l’argent en jeu. Il y a des influenceurs qui ont investi, il y a des marques derrière eux, il y a donc de la pression sur les arbitres. Trop de pression. Ils pensent que, parce qu’il y a la VAR, il n’y aura aucune erreur… Mais nous n’avons pas été formés. Être payé 50€ par match, être diffusé devant des centaines de milliers de téléspectateurs et recevoir des menaces de mort, je préfère ne rien toucher.
Sur un match, il y a une personne qui travaille pour une équipe qui vient d’encaisser un but qui entre dans le centre VAR et qui me menace. Des vraies menaces. Le manque de cadre que je ressens depuis le début s’est confirmé à ce moment. On m’a dit : « J’ai ramené des joueurs du Real, des joueurs du Barca, j’ai mis de l’argent et vous nous faites ça ?! ». J’ai décidé de ne plus y retourner car j’étais en danger.
La Kings League devait être une alternative amusante au football professionnel, sans tous les côtés négatifs comme les simulations à outrance ou les pressions sur les arbitres. Mais dans les faits, les enjeux financiers poussent certains à dépasser les limites. Reste à savoir si des mesures seront prises pour empêcher ces dérapages.
