26 ans après, Amélie Mauresmo honnête sur son coming out : « J’ai pris cher »

Amelie Mauresmo en interview
France TV (DR)

Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif

À seulement 19 ans, alors qu’elle était l’un des grands espoirs du sport français, Amélie Mauresmo annonçait ouvertement son homosexualité. Une décision assez exceptionnelle pour l’époque, et qui avait entraîné de nombreuses réactions. 26 ans après, elle est revenue sur cette période historique.

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Tout au long de sa carrière, Amélie Mauresmo a décidé d’enfoncer des portes et de faire avancer les choses. Aujourd’hui, elle est par exemple la seule femme directrice de l’un des quatre tournois du Grand Chelem, elle qui est en charge de Roland-Garros. En 2004, elle était également devenue la première française à grimper au sommet du classement WTA, inspirant ainsi toute une génération.

Mais son plus gros fait d’armes, c’est d’avoir annoncé et assumé son homosexualité à seulement 19 ans, en 1999. Si c’est aujourd’hui courant et accepté en société, à l’époque, faire son coming out de la sorte était d’un courage sans nom. De passage sur Canal+ dans l’émission « Clique », l’ancienne n°1 mondiale est revenue sur cette période marquante dans l’histoire du tennis tricolore.

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Amélie Mauresmo honnête sur son coming out

Quand on fait son coming out aujourd’hui, il ne se passe rien. Mais il y a plus de 25 ans, c’était un gros évènement et c’était compliqué. J’ai pris cher pendant pas mal de temps à cette époque. C’est là où je me suis un peu plus protégée, où je me suis recroquevillée sur moi-même et sur un cercle très restreint autour de moi. Mais je l’ai fait au feeling, sans trop réfléchir.



Je pense que c’était un geste d’amour, mais aussi de sincérité dans ce que j’étais. Je n’avais pas envie de tricher, ce n’était pas mon truc. Je ne sais pas si ça a fait bouger les choses à l’époque, certainement, mais je sais que ça a aidé beaucoup de monde, c’est déjà pas mal. Ce qui est le plus important, c’est que ça a aidé des gens. Aujourd’hui encore je reçois des messages à ce sujet.

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Des personnes qui me disent que je les ai aidées, que j’ai contribué à leur vie quand ils étaient plus jeunes. J’ai encore plein de témoignages dans ce sens-là. Aujourd’hui, je ne crois pas que l’homosexualité soit encore taboue dans le tennis. Je pense que c’est plus un non-sujet. Je ne sais pas s’il y a une étape après celle-là, mais on est passé à autre chose. C’était dur de se faire insulter.

Lorsqu’Amélie Mauresmo a fait son coming out à la fin des années 90, certaines de ses adversaires disaient qu’elle était « la moitié d’un homme ». Des mots difficiles à entendre pour une jeune femme de 19 ans qui voulait simplement être elle-même. Il faut des pionniers pour avancer sur les grands sujets de société, et la double vainqueur de Grand Chelem en était un.

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