Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Pour la première fois depuis plus de 30 ans, un club du championnat de France avait l’occasion de remporter l’EuroLeague. Personne n’aurait pu le voir, puisqu’aucune chaîne gratuite n’a acheté les droits de la rencontre. Stephen Brun était remonté à ce sujet.
Ce dimanche, pour la première fois depuis le CSP Limoges il y a 32 ans, un club de l’élite française participait à la finale de l’EuroLeague. Après une belle victoire face à l’Olympiakos d’Evan Fournier, l’AS Monaco était en effet opposée au Fenerbahçe pour remporter le championnat le plus prestigieux derrière la NBA. Malheureusement, l’issue laisse un goût amer.
Malgré une belle bataille, les hommes de Vassilis Spanoulis se sont inclinés face à l’expérience turque. Le résultat aurait peut-être été différent si les Monégasques avaient pu compter sur le soutien populaire. La finale s’est jouée à Abu Dhabi, ce qui a limité la présence des supporters, et elle n’était pas diffusée en clair dans l’Hexagone. Un anonymat qui pèse sérieusement à Stephen Brun.
Le coup de gueule de Stephen Brun sur l’état du basket en France
De source sûre, aucune chaine de la TNT n’a essayé de récupérer les droits de la finale de l’EuroLeague. Il n’y a pas eu un coup de téléphone. Ça fait plusieurs années que j’ai conscience de l’anonymat audiovisuel de mon sport. Ça n’intéresse pas les chaînes parce que ça ne fait pas d’audience. Le basket européen est destiné à des spécialistes, à des connaisseurs. La NBA s’adresse à un plus grand nombre, qui n’est pas spécialiste. Il y a la hype Victor Wembanyama, LeBron James, Stephen Curry. Ça fait rêver.
Ça fait plusieurs années que le basket français et européen se dispersent un peu partout, et ça n’intéresse plus personne. Mettre Monaco sur une chaine de la TNT pour la finale aurait coûté plus d’argent que ça n’en aurait rapporté. Je suis résigné. Ce basket européen est merveilleux, mais il n’intéresse que les puristes du sport. Je suis malheureux comme tout. C’est le deuxième sport collectif en France derrière le football.
32 ans après Limoges, tu as une histoire formidable à raconter. À l’époque, c’était sur la télé gratuite. Pas une chaîne ne s’est dit que ça pouvait être un moment sympa et que ça pouvait être la possibilité de montrer ce sport à un plus grand nombre. Tu as en plus deux internationaux avec Élie Okobo et Matthew Strazel, tu as la superstar Mike James, meilleur marqueur de l’histoire à qui il manque le titre… Tout le monde s’en cire.
Aux yeux de Stephen Brun, les médias français n’ont pas été à la hauteur de l’évènement, puisqu’aucune chaîne gratuite n’a montré d’intérêt pour la finale de l’EuroLeague. C’était pourtant l’occasion de montrer la qualité du jeu européen et potentiellement de fidéliser de nouveaux supporters. Pour un sport avec autant de licenciés, sa couverture médiatique n’est pas suffisante.