Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
La France a toujours eu cette capacité à former des phénomènes du ballon rond, Karim Benzema en fait partie. Mathieu Bodmer était à l’Olympique Lyonnais quand l’attaquant a explosé au plus haut niveau, et il a livré ce qui le rendait aussi spécial.
Mathieu Bodmer est l’exemple même du très bon joueur français et du championnat de France. Entre ses débuts en 2000 et sa retraite 20 ans plus tard, le milieu de terrain n’a jamais quitté l’Hexagone, il s’est simplement contenté de progresser en rejoignant des clubs toujours plus prestigieux. Il a commencé à Caen, est parti à Lille puis à Lyon, avant de connaitre les sommets avec le Paris Saint-Germain.
Et lorsqu’il n’avait plus les jambes pour le très haut niveau, il a rendu des services plus qu’honorables à Nice ou encore Amiens. En fait, il connait si bien la Ligue 1 et son écosystème qu’il a rapidement décroché un rôle de directeur sportif. Il travaille aujourd’hui au Havre, club qu’il a réussi à maintenir avec un choix d’entraîneur malin et un recrutement millimétré.
Mathieu Bodmer parle du phénomène Benzema à Lyon
Au cours de ses différentes expériences, Mathieu Bodmer a eu la chance de côtoyer des joueurs d’exception, et notamment le duo Zlatan Ibrahimović/Thiago Silva à Paris. Il a aussi vu évoluer un jeune Karim Benzema avant qu’il ne s’envole pour Madrid. De passage sur la populaire chaîne YouTube « Oui Hustle », le milieu de terrain a dévoilé ses impressions de l’époque.
Je suis arrivé à Lyon en 2007, Karim Benzema avait déjà 20 ans. Ça faisait plus d’une saison qu’il jouait, donc je ne l’ai pas vu à ses débuts. Quand j’arrive, le gars est déjà bosseur et ambitieux. Il travaillait tout le temps devant le but. L’année où je signe à Lyon, il termine meilleur buteur du championnat. Je crois qu’il termine même meilleur joueur. Il marque contre Manchester United en Ligue des champions.
C’était déjà un joueur hors du commun. Peut-être pas aussi talentueux que Hatem Ben Arfa, qui était vraiment différent, avec des qualités de percussion incroyables, mais Karim, techniquement, était fantastique. Il ne rate pas un contrôle, pied gauche et pied droit. Il a de bons déplacements. Ce qui m’a surpris, c’est qu’à 20 ans, il ne ratait jamais devant le but. Il cadrait toujours. Il ne se trompait jamais dans sa manière de frapper.
S’il fallait mettre le pointu, il mettait le pointu. S’il fallait lober, il mettait le lob. Normalement, c’est quelque chose que tu acquiers avec l’expérience parce que les situations se reproduisent et tu les travailles. Lui avait déjà cette science. Il mettait des buts incroyables, mais il avait aussi une vraie réflexion sur le jeu. Les gens ont eu une mauvaise image de lui, mais il faut revoir ses matchs à Lyon. C’était déjà du très haut niveau.