Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Le basket américain n’est plus aussi dominant qu’il ne l’était par le passé, avec une NBA dominée par les étrangers et des sélections nationales qui se rapprochent de Team USA. Draymond Green pense connaitre le problème de son sport.
Aux États-Unis, tous les spécialistes ou presque cherchent à expliquer le déclin du basket américain et son déclassement progressif face à l’Europe. Si Team USA est encore repartie avec deux médailles d’or lors des derniers Jeux Olympiques, elles ont été remportées au terme de finales bien plus accrochées que d’habitude face à l’équipe de France. L’inquiétude grimpe concernant 2028.
L’une des explications, c’est que le système de formation est une véritable lessiveuse. Les meilleurs prospects jouent des dizaines de matchs par semaine sur le circuit AAU, ils se déplacent dans tout le pays dès le plus jeune âge, ce qui crée une usure mentale, et qui empêche surtout de développer les fondamentaux. C’est tout l’inverse de la philosophie qui règne sur le Vieux Continent.
La plainte de Draymond Green contre la formation US
Et puis, selon les propos de LeBron James dans son podcast, il faut aussi regarder les méthodes d’entraînement. Là où les jeunes se faisaient la main dans la rue, face à des joueurs plus âgés, ils font désormais appel à des coachs personnels et passent leur vie dans une salle. Dans la même lignée, Draymond Green pense que le basket est désormais un sport de riche :
Je n’ai pas appris à faire un exercice personnalisé avant mon arrivée à Michigan State. Quand j’étais plus jeune, je voulais simplement jouer au basket. Je cherchais le terrain le plus proche de chez moi, où ça jouait, et j’y passais la journée. Tu apprends les nuances de ce sport de manière bien différente que quand un coach personnel te dit de te mettre à tel endroit et de faire tel mouvement. Où est la créativité ?
Comment tu peux découvrir quel est ton style de jeu ? Maintenant, il faut des ressources pour faire appel à ces entraîneurs. Avant, le basket était un sport pour les pauvres. On jouait parce qu’on n’avait rien et c’était notre moyen de sortir de là. Maintenant, c’est un sport pour les riches. Bientôt, on ne verra plus de LeBron James en NBA, un gars venu des quartiers d’Akron, avec une mère célibataire.
Selon l’analyse de Draymond Green, si le basket américain est en mauvaise posture, c’est en grande partie à cause de ce changement dans le développement des talents. À son époque, chacun se découvrait dans la rue, affirmait sa personnalité dans d’interminables rencontres. Aujourd’hui, les coachs personnels enseignent tous la même chose, ce qui bride la créativité et crée des joueurs standardisés.