Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Capable de faire trembler les plus grandes stars du tennis durant son apogée, Jo-Wilfried Tsonga a même disposé de Novak Djokovic, Andy Murray et Roger Federer sur un seul et même tournoi en 2014. Or, cet exploit a emprunté de sérieuses répercussions.
À l’instar des autres Mousquetaires de l’ère moderne du tennis français, il n’est pas parvenu à accrocher le moindre tournoi du Grand Chelem à son palmarès. Il faut dire que Jo-Wilfried Tsonga a souvent buté sur les membres du prestigieux Big Four, composé d’Andy Murray, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Roger Federer. Cela ne l’a pas empêché pour autant de réaliser une (très) grande carrière sur le circuit ATP.
Désormais retraité, le Manceau peut notamment se targuer d’avoir remporté deux Masters 1000. Le premier, glâné devant le public français à Paris en 2008, tient certainement une belle place dans le classement de ses plus beaux exploits. Le second, qui remonte quant à lui à 2014, reste également un excellent souvenir à ses yeux. Et quoi de plus logique au vu du merveilleux parcours qu’il a alors effectué.
Le contrecoup dingue subi par Jo-Wilfried Tsonga
À l’époque tête de série n°13, Tsonga a débarqué à Toronto sans forcément nourrir de grandes attentes. Et pourtant, il en est bel et bien reparti en tant que vainqueur du tournoi. Ce, après avoir terrassé des adversaires tout sauf modestes, parmi lesquels Djokovic, Murray et Federer. Forcément fier de cette prouesse, le Français avoue néanmoins dans le Kswiss Show en avoir payé le prix après coup :
Jo-Wilfried Tsonga : Après ce tournoi, j’ai eu la gentille surprise de… d’uriner du sang, en fait. Ce n’est pas que j’ai eu l’impression d’atteindre mes limites physiques, mais battre tous ces joueurs-là consécutivement, c’était hyper dur physiquement parce que ces mecs-là te poussent tout le temps dans tes retranchements. Même si tu bats Djokovic, tu laisses forcément des plumes là-dedans.
Derrière, en deuxième lame, tu prends Federer ? Laisse tomber. T’as intérêt d’être prêt, ça va vite. Entre les deux, tu joues Murray qui t’amène dans le combat aussi, ça dure… Donc si, en vrai, j’ai un peu eu l’impression d’atteindre mes limites sur le plan physique. Battre trois ou quatre joueurs comme ça de manière consécutive, j’ai trouvé ça hyper dur et j’ai mis du temps à me remettre de ce tournoi.
Vainqueur de Djokovic et Federer en deux sets, Jo a en revanche dû s’employer davantage entretemps, face à Murray (7-6, 4-6, 6-4). C’est donc sur les rotules qu’il a achevé la compétition… et avec une petite frayeur sur le plan médical. Pas étonnant, dès lors, qu’il n’ait pas fait long feu lors de l’Open de Cincinnati qui a suivi, durant lequel il a été éliminé dès le premier tour par Mikhail Youzhny.