Par Guillaume Kagni | Journaliste sportif
Le gros point noir dans la carrière de Richard Gasquet, c’est son incapacité à battre Rafael Nadal. Le Français a un bilan de 18 défaites et 0 victoire contre l’Espagnol, un total assez humiliant. Aujourd’hui jeune retraité, il est revenu sur ces confrontations.
Dans le monde du sport, on ne reconnait pas seulement les légendes à leur niveau sur le terrain, on les reconnait aussi aux athlètes qu’elles ont empêchés d’atteindre les sommets. Dans le microcosme NBA, Michael Jordan a par exemple privé plusieurs Hall of Famers d’une bague, à commencer par Charles Barkley, Karl Malone ou encore John Stockton, éminents membres de la Dream Team.
Le problème des tennismen dans les années 2000 et 2010, c’est qu’ils ont dû se mesurer non pas à l’une de ces légendes, mais à trois. Pendant une quinzaine d’années, Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer se sont partagés la quasi-totalité des tournois du Grand Chelem, au grand désarroi de leurs concurrents. Et il y a un Français qui a été particulièrement touché par cette domination.
Gasquet parle de sa série de défaites contre Nadal
En effet, lors de ses trois demi-finales disputées dans un tournoi majeur, Richard Gasquet a été éliminé par chacune de ces légendes. Il compte notamment un bilan en carrière de 0 victoire pour 18 défaites contre l’Espagnol, et c’est une chose qui le hante toujours à la retraite. Il a pris la parole lors de son passage dans le « Super Moscato Show » sur RMC :
Je n’ai pas de regret par rapport à mes demi-finales en Grand Chelem. Les trois étaient plus forts que moi, la preuve, j’ai pris 3 sets à 0 à chaque fois. Après, c’est vrai que je regrette de les avoir joués à ce stade de la compétition. Ce sont les trois joueurs les plus difficiles de l’histoire. Mais c’était magnifique de partager ces terres avec eux. Forcément, quand tu perds 18 fois contre Rafa, c’est un regret.
Ça ne me fait pas rire de me dire que je ne l’ai jamais battu. Ce n’est pas drôle. Je le connais depuis tout jeune, au début j’étais sûr de pouvoir gagner. À Monte-Carlo, je bats Federer la veille et je pense le battre ; d’ailleurs, je m’incline de peu. Mais plus je perdais, plus je trouvais que ça devenait difficile pour moi contre Nadal. En fin de carrière, j’avais beaucoup d’appréhension de le jouer. Son jeu m’embêtait beaucoup.
C’est ça, une bête noire. Au début de sa carrière, Richard Gasquet était persuadé d’avoir les armes pour battre Rafael Nadal, même sur terre battue. Puis, au fil des défaites, ses espoirs se sont dissipés au point de laisser place à l’appréhension à chaque fois qu’il rentrait sur le terrain face à lui. L’impact des trois légendes sur la concurrence ne sera sans doute jamais égalé.