Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Opposé à Rafael Nadal à quatorze reprises dans sa carrière, Jo-Wilfried Tsonga n’a dès lors pas pu échapper à ses divers rituels maladifs et sources de nombreuses moqueries. Or, selon lui, ces habitudes de l’Espagnol n’avaient rien d’un hasard.
Pendant de longues années, il a représenté l’une des plus grandes menaces du circuit pour le mythique Big Four. Et pour cause, puisque Jo-Wilfried Tsonga a triomphé plusieurs fois face à Novak Djokovic, Roger Federer, Andy Murray et Rafael Nadal. Il compte notamment pas moins de quatre victoires en quatorze confrontations contre l’Espagnol, dont il a donc pu analyser en profondeur le jeu… mais pas que.
Jo-Wilfried Tsonga dévoile le but caché des tocs de Rafael Nadal
S’il a avant tout marqué les esprits grâce à son incommensurable talent ou encore sa force mentale, Nadal s’est également distingué d’autres manières sur les courts. Tout le monde se souvient par exemple… de ses tocs, qui consistaient notamment à remettre ses cheveux derrière ses oreilles et son slip en place. Tsonga a d’ailleurs évoqué le sujet dans le Kswiss Show et en a révélé le sens méconnu :
Jo-Wilfried Tsonga : Rafael Nadal, c’est un mec intelligent. Tout le monde disait, « Sa culotte, c’est nul, on en a marre », tout ça. Si ça ne lui servait pas à quelque chose, il aurait arrêté depuis longtemps. Mais lui, c’est sa routine. Pour lui, le match parfait, c’est le match où les routines sont faites.
Car oui, plus qu’une simple manie, ces gestes avaient un réel but selon le Manceau :
Jo-Wilfried Tsonga : Tous ces trucs avec ses cheveux, sa culotte, la balle qui rebondit un certain nombre de fois, il les faisait en pleine conscience et ça lui permettait d’oublier ce qu’il s’était passé juste avant. Il était prêt pour jouer le point suivant, il venait de faire un « reset ». Et ça, je l’ai compris trop tard. Donc même s’il disait qu’il n’avait pas de préparateur mental, inconsciemment, il en avait un, et c’était lui-même.
En se focalisant sur ces petits gestes, aussi anodins pouvaient-ils paraitre, Rafa parvenait ainsi à faire le vide dans son esprit entre chaque point. Mais pas que. Le fameux rite de ses bouteilles, qu’il effectuait à chaque changement de côté, avait le même effet bénéfique. Les tentatives de perturbation de ses adversaires n’auraient dès lors eu aucun impact sur lui selon Tsonga :
Jo-Wilfried Tsonga : Pour moi, l’histoire de la bouteille, c’est exactement ça. Pendant le changement de côté, il la mettait dans un sens bien précis, toujours en conscience. Parce que quand il était en train de faire ça, il ne pensait plus au reste. Du coup, des mecs se sont dit qu’ils allaient shooter dans sa bouteille pour le déconcentrer, mais c’était trop tard. Quand ils faisaient ça, Rafa, lui, il s’en fichait !