Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Malgré son statut d’ancienne star du football français, Djibril Cissé pourrait estimer ne pas avoir été gâté par le destin au vu des multiples graves blessures qu’il a subies. Or, il se considère plutôt chanceux, puisque l’une d’elles aurait pu lui coûter… sa jambe.
À la simple vue de son parcours et de son palmarès, bon nombre de joueurs aimeraient sans doute réaliser pareille carrière. Passé par l’AJ Auxerre, l’Olympique de Marseille ou encore Liverpool, Djibril Cissé a effectivement de quoi rendre jaloux certains de ses homologues. Encore plus en tenant compte de son sacre en Ligue des Champions, qui remonte à 2005. Et pourtant, le sort lui a souvent réservé de mauvais tours.
L’initiative salvatrice qui a permis à Djibril Cissé d’éviter l’amputation
Destiné à devenir l’un des meilleurs attaquants du monde, Cissé a été pour la première fois fauché dans son élan en octobre 2004. Victime d’une double fracture tibia-péroné, il a alors dû faire preuve d’une grande résilience. Déjà vocal par le passé sur cette épreuve qui l’a logiquement beaucoup marqué, l’ancien buteur français est plus spécifiquement revenu sur les secondes qui ont suivi cette blessure pour CARRÉ :
Djibril Cissé : « Quand je me suis cassé la jambe pour la première fois, le doc est arrivé sur le terrain et s’est mis à me manipuler. À ce moment-là, il a eu le réflexe de toucher ma voute plantaire. Je lui ai demandé pourquoi il faisait ça et il m’a répondu, ‘Tu sens quand je te touche à cet endroit-là ?’ J’ai dit que non, mais je pensais que c’était dû à la douleur. Après tout, je venais quand même de me casser la jambe !
« Sachant ça, le doc m’a dit, ‘Ce n’est pas normal. Je vais faire un truc et je t’expliquerai plus tard.’ Il a compté jusqu’à trois et il m’a tiré la jambe. »
Sans avoir plus de détails sur le but de cette manœuvre, l’international tricolore (41 sélections) s’est donc laissé faire. Il n’a pu s’en féliciter que quelques jours plus tard, lorsqu’il a re-croisé le fameux médecin à l’initiative de ce geste lourd de conséquences :
Djibril Cissé : « Quelques jours après l’opération, il me dit, ‘Tu sais, on est passé près de la correctionnelle !’ Je savais que c’était une grosse blessure mais il m’a dit, ‘Non non, tu aurais pu perdre ta jambe !’ Je pensais qu’il exagérait un peu mais il m’a expliqué qu’en me tirant la jambe, il avait réduit la fracture et que sans ça, une heure après, il aurait fallu m’amputer parce qu’il n’y avait plus de circulation sanguine. »
Certainement chamboulé par cette nouvelle, Cissé a par la suite pu se considérer comme un véritable rescapé. De quoi expliquer sa profonde reconnaissance toujours intacte envers le docteur des Reds de l’époque :
Djibril Cissé : « Il a sauvé ma carrière parce que, même si la vie ne s’arrête pas au foot, avec une seule jambe, ce n’est pas pareil. Surtout à 24 ans. »