Là-bas depuis un an, Laurent Blanc sans langue de bois sur l’Arabie Saoudite : « Dans ce pays… »

Laurent Blanc évoque l'Arabie Saoudite
TF1 (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Arrivé presque en catimini dans le Golfe il y a plus d’un an, Laurent Blanc savoure aujourd’hui sa réussite. L’ancien sélectionneur des Bleus, désormais installé à Djeddah, a d’ailleurs évoqué sa nouvelle vie et son rapport au football en Arabie Saoudite. Et lorsqu’il prend la parole, évidemment, c’est avec la franchise qu’on lui connaît.

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Il y a des trajectoires qui détonnent, des choix que peu comprennent au premier abord, et qui, avec le temps, finissent par s’imposer comme des évidences. En quittant l’Europe pour s’installer sur le banc d’Al Ittihad, Laurent Blanc a surpris. Certains parlaient d’exil doré, d’autres d’un baroud d’honneur loin de l’intensité du Vieux Continent. Mais très vite, l’ancien coach du PSG et de l’OL a montré qu’il n’était pas venu pour profiter du soleil. Une saison plus tard, son passage à Djeddah s’apparente déjà à une réussite pleine et entière.

Sous la houlette de Blanc, Al Ittihad a enchaîné les bonnes performances, jusqu’à remporter deux trophées majeurs, dont le championnat national – entraînant un bonus faramineux pour le champion du monde 1998. Un doublé qui n’a pas seulement redoré le blason du club, mais aussi conforté l’image d’un technicien encore très affûté, capable de faire progresser un effectif et de s’adapter à un contexte radicalement différent. Car au-delà du terrain, c’est tout un environnement, une culture et un rythme de vie que Laurent Blanc a décidé d’embrasser pleinement.

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Laurent Blanc loue l’Arabie Saoudite et tacle l’Europe

C’est dans une interview accordée récemment à la Saudi Pro League que l’ancien coach du PSG s’est confié avec sincérité sur son expérience. Une prise de parole rare, où il a mêlé anecdotes personnelles et observations plus profondes sur le pays et sa passion du football :

« Ce que j’aime dans ce pays, l’Arabie Saoudite, c’est que je n’ai pas écouté ce que les gens me disaient. Je n’aime pas écouter les autres parler d’un endroit ; je préfère me faire ma propre opinion. Je savais que j’aimerais Djeddah, mais je ne m’attendais pas à l’aimer autant. Je parle de la ville elle-même, du style de vie, du fait de vivre ici.

Mais là où j’ai été complètement surpris, c’est par l’amour du football ici. Je pense que nous avons l’un des clubs qui aime le plus le football. Nous avons l’une des villes saoudiennes qui aime le plus le football. Et je me sens chez moi dans cette ville. Donc je suis très heureux.

Ce qui est encore beau, ou agréable, ou plaisant à vivre ici, c’est que les supporters sont sincères. Ça veut dire qu’ils soutiennent leur équipe. Chaque supporter soutient son propre club. Et la communauté vit ensemble paisiblement. Il y a des fans de différents clubs ; quand vous allez au stade, que vous soyez entouré de vos propres supporters ou de ceux de l’équipe adverse, il ne se passe rien. Ça devient de plus en plus rare, surtout chez nous en Europe. Comme je l’ai dit aux fans d’Al Ittihad – et j’en croise certains en ville – je leur ai dit que cette année, ils ont été les meilleurs eux aussi. Ils ont vraiment été les meilleurs. L’équipe a été la meilleure du championnat, bien sûr, mais les supporters ont été les meilleurs dans les tribunes. »

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Ce regard personnel, loin des clichés habituels sur la péninsule arabique, vient aussi confirmer l’évolution rapide de la Saudi Pro League. Le championnat attire, structure et séduit des figures majeures du football international, pas seulement pour des raisons financières, mais aussi sportives et humaines. Et dans cette dynamique, Laurent Blanc s’impose comme un témoin crédible et prestigieux.

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Car s’il a pris le risque d’un virage inattendu à un moment où certains le voyaient se faire plus discret, l’ancien défenseur international prouve qu’il a encore des idées, de l’envie, et une lecture fine du jeu comme des hommes. Avec sa vision, son exigence et sa capacité à fédérer, il a redonné des couleurs à un Al Ittihad ambitieux et à toute une ville passionnée.

Dans un climat où le football mondial se redessine, et où de nouvelles capitales sportives émergent, l’expérience de Laurent Blanc en Arabie Saoudite apparaît comme un cas d’école. Une aventure professionnelle et personnelle qui, visiblement, n’est qu’à ses débuts !

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