Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont globalement été un franc succès, certes, ce qui n’a pas empêché quelques polémiques ici et là. Parmi les figures du sport français qui n’ont pas hésité à s’exprimer franchement sur certains sujets sensibles, David Douillet s’est récemment illustré. L’ancien champion de judo et ex-ministre des Sports a poussé un véritable coup de gueule, teinté de colère et d’incompréhension. Et il n’a pas mâché ses mots !
Le ton est monté. Quand on touche à ce qu’il considère comme l’essence même de l’engagement sportif, David Douillet ne tergiverse pas. Dans une récente interview accordée à la chaîne Legend, le double champion olympique n’a pas caché sa frustration face à un sujet qui le révolte : la fiscalisation des primes accordées aux médaillés olympiques français. Pour rappel, un titre olympique a rapporté 80.000 euros, l’argent 40.000 et le bronze 20.000 aux athlètes français — des sommes qui, bien qu’honorables, sont bel et bien soumises à l’impôt. Une décision que Douillet juge profondément injuste.
David Douillet toujours en colère sur la fiscalité des médailles
C’est avec la force d’un vécu personnel et une indignation intacte que le Rouennais a donc tenu à faire passer un message clair. Face à la caméra, il n’a pas édulcoré son propos, livrant une déclaration sans filtre, à la hauteur de son tempérament.
« Pfff, c’est injuste quoi. Ce sont des gens qui représentent leur pays, en plus c’était les JO de Paris. Quand on voit les sommes… Ce sont de grosses sommes, évidemment, mais il ne faut pas perdre de de vue, et j’engage les gens qui nous regardent à le comprendre : c’est beaucoup de temps. Il faut 10 ans au minimum (pour se préparer à être champion olympique), et si tu étales 80.000 euros, ou 40.000 euros, ou 20.000 euros sur 10 ans, tu vois ce que ça fait par mois. C’est pas le bout du monde pour des gens qui sont un peu exceptionnels et donnent tout, qui ne passent pas du temps avec leur famille, qui s’engagent réellement corps et âme. Les fiscaliser là-dessus, c’est chaud quoi ».
Ses mots résonnent d’autant plus fort que la question des primes et de leur fiscalité revient à chaque édition des Jeux. Et cette année, sur fond de Jeux « à domicile », elle prend une dimension symbolique encore plus forte. Douillet insiste : ces sommes ne sont rien comparées à ce que les athlètes investissent de leur vie.
L’ex-judoka n’en est pas à sa première sortie sur ce sujet. Déjà, par le passé, il avait exprimé la même colère face à ce qu’il considérait comme un traitement injuste de ceux qui représentent la France sur la plus grande scène mondiale. Pour lui, ces primes devraient être exonérées d’impôt, au nom de l’engagement et du prestige qu’apporte une médaille olympique à la nation tout entière.
Le débat est relancé pour 2028, et la prise de parole de David Douillet, l’un des visages les plus respectés du sport français, remet la pression sur les décideurs politiques. Gageons que sa voix porte, et qu’elle trouve un écho favorable…