Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Trois ans après son arrivée aux Timberwolves, le bilan de Rudy Gobert divise. Si le Français a globalement tenu son rang, la valeur du transfert initial — et le moment choisi — suscitent toujours des regrets. Et l’élimination contre le Thunder au dernier tour des playoffs n’a rien arrangé.
Minnesota avait misé très gros sur Rudy Gobert en 2022, envoyant plusieurs tours de draft et des jeunes à Utah. Depuis, le pivot a été All-Star, élu Défenseur de l’année, mais n’a pas permis à la franchise de franchir un cap définitif en playoffs. Cette année encore, il a souffert face à la vitesse du Thunder et face à d’autres organisations, surtout offensivement.
« Mon avis trois ans après sur le trade de Gobert : ils ont eu exactement ce qu’on pouvait raisonnablement attendre de lui. Rudy a fait son travail. Là où ça coince, c’est d’avoir misé autant sur ce joueur à ce moment-là, alors qu’on commençait à comprendre ce qu’Anthony Edwards allait devenir », résume Sam Quinn. Un constat de plus en plus répandu dans la communauté NBA.
Une stratégie qui interroge à posteriori
Le choix des Wolves de « tout miser » sur Gobert a sans doute précipité certaines limites. En verrouillant leur marge de manœuvre très tôt, ils ont potentiellement ralenti l’éclosion collective autour d’Edwards. L’arrière, devenu All-NBA cette saison, aurait sans doute mérité un casting plus adapté.
Gobert reste un excellent défenseur, mais son impact offensif est limité et son profil peine à s’imposer dans les fins de match serrées. Face à Oklahoma City, son manque de mobilité a été exploité à plusieurs reprises. Et avec le salary cap serré, les options d’ajustement sont minces.
Pour autant, le Français n’a pas « déçu » individuellement. Il a été constant dans l’effort, discipliné et fidèle à son identité. Le problème vient davantage du pari initial : Minnesota a misé sur un joueur élite dans un rôle précis, sans assez anticiper l’ascension d’Edwards comme créateur principal.
Avec peu de flexibilité et des assets limités, les Wolves vont devoir trouver des solutions internes. Une reconfiguration complète n’est pas à l’ordre du jour, mais le duo Gobert–Edwards continue de poser des questions sur sa durabilité. Et chaque année perdue est une année de plus pour Edwards… sans vrai soutien à la hauteur.