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Par Rédaction | Sport
À 62 ans, Henri Leconte n’a rien perdu de sa verve ni de son franc-parler. L’ex-tennisman s’est récemment exprimé sur l’état du tennis français, et, comme souvent, il n’a pas mâché ses mots. Que se passe-t-il vraiment pour nos joueurs tricolores dans les grands rendez-vous ? L’ex-numéro 5 mondial donne son avis, et il est plutôt piquant !
Il y a des mots qui claquent comme des revers long de ligne. Invité dans une émission diffusée sur Eurosport, Henri Leconte, finaliste malheureux de Roland-Garros en 1988, a pris la parole pour commenter les difficultés récurrentes du tennis masculin français à s’imposer sur la scène internationale, et notamment dans les tournois majeurs.
Sans détour, « Riton » a d’abord posé un constat clair : malgré le talent indéniable de certains joueurs, la France ne parvient toujours pas à rivaliser avec les grandes nations du tennis dans les compétitions clés. Il évoque un manque d’organisation, de stratégie et surtout, de volonté farouche. Puis, fidèle à son style direct, il a lâché cette déclaration percutante :
Henri Leconte, toujours critique envers le tennis français
« Je pense qu’il faut faire une analyse pour savoir comment les joueurs français se préparent pour les Grands Chelems. Qu’est‐ce qu’ils font en amont et comment ils organisent leur calendrier ? Il faut quand même gagner suffisamment de points pour être tête de série et faire passer des messages aux meilleurs joueurs du monde, par exemple dans les Masters 1000. Après, c’est toute une organisation et une détermination à avoir. On dit à chaque fois la même chose, mais quand tu mets un cheval devant l’abreuvoir, s’il n’a pas envie de boire, il ne va pas boire. Tu peux tout lui donner. Est‐ce qu’il veut faire les efforts nécessaires ? »
Cette sortie n’est pas une surprise pour ceux qui suivent régulièrement les interventions de Leconte dans les médias. Depuis des années, il n’hésite pas à pointer du doigt les manques structurels, l’absence de leadership et le confort parfois trop présent chez certains joueurs français. Il l’avait déjà fait à propos de la génération dorée des Monfils, Tsonga, Gasquet et Simon, qu’il jugeait talentueuse mais trop peu conquérante.
Aujourd’hui, les critiques de Leconte résonnent avec une forme d’urgence. Après le déclin de la précédente génération, la relève peine à convaincre. Certes, quelques jeunes pointent le bout de leur raquette, mais les résultats peinent à suivre, notamment dans les Grands Chelems où les représentants tricolores tombent souvent dès les premiers tours.
Henri Leconte remet également en question l’environnement global des joueurs : la manière dont ils planifient leur saison, leur approche mentale, et même leur rapport à la performance. Selon lui, il ne suffit pas d’avoir du talent : encore faut-il avoir l’envie de se dépasser, jour après jour, pour faire partie des meilleurs. Une mentalité qu’il estime trop peu cultivée dans le tennis français actuel.
Dans le fond, ce que cherche à provoquer Leconte à travers ses prises de parole, c’est un électrochoc. Une alerte lancée à une fédération et à un système qui, selon lui, s’enlise dans la routine et l’auto-satisfaction. Et avec les JO de Paris dans le rétroviseur, les regards se tournent déjà vers la prochaine génération : saura-t-elle faire taire les critiques ? Rien n’est moins sûr…
