Par Rédaction | Sport
Présent aux Etats-Unis pour un tournoi, Alexis Lebrun en a gros sur la patate. Le jeune prodige du tennis de table français, en pleine ascension, s’est en effet emporté contre les conditions de jeu rencontrées lors du Grand Smash de Las Vegas. Un coup de gueule qui fait grand bruit dans le milieu, et qui n’a pas tardé à faire réagir…
Il y a parfois des compétitions qui, au lieu de faire briller le sport, mettent en lumière ce qui cloche dans son développement. C’est exactement ce qu’a révélé la participation des pongistes français au tout premier Grand Smash de Las Vegas, une étape censée marquer l’entrée en fanfare du tennis de table sur la scène nord-américaine. Parmi les athlètes engagés, Alexis Lebrun, l’un des grands espoirs tricolores, a vivement réagi aux conditions d’accueil et de jeu, dans une interview accordée au journal L’Équipe.
Dans des propos sans détour, le numéro un français dénonce un environnement loin des standards attendus pour une compétition de ce niveau. Entre infrastructures précaires et confort minimal pour les joueurs, le contraste avec les promesses de l’événement est saisissant.
Alexis Lebrun et Lilian Bardet dénoncent l’organisation
C’est donc dans ce contexte tendu que le frangin de Félix a lâché une déclaration claire et nette :
« On est obligés de jouer sous une tente. Les tables d’échauffement ne sont pas les mêmes que celles des matches… Ce sont des conditions d’entraînement indignes d’un Grand Smash. »
Son compatriote Lilian Bardet, également présent à Las Vegas, partage le même constat, avec un ton un peu plus mesuré mais tout aussi révélateur :
« Ils ont installé un sol en bois qui rend les choses instables, et la clim poussée à fond peut faire bouger la balle. C’est très compliqué, même si je suis mal placé pour me plaindre »
Ces prises de parole traduisent un vrai malaise dans la délégation française, et plus largement chez plusieurs athlètes internationaux. Le contraste est d’autant plus frappant que les Grands Smashs ont été conçus pour devenir les rendez-vous majeurs du circuit mondial, à l’image des tournois du Grand Chelem au tennis.
L’organisation, consciente des critiques, a rappelé que ce tournoi s’inscrit dans une volonté de développer le tennis de table hors d’Europe et d’Asie, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028. Si l’intention est claire, la réalisation, elle, peine à convaincre. Entre les prix excessifs des billets, les tribunes clairsemées et des installations jugées inadéquates, le Grand Smash de Las Vegas accumule les faux pas.
Le contraste est d’autant plus saisissant que l’événement se voulait spectaculaire, dans l’esprit « show à l’américaine », avec un marketing appuyé et une mise en scène ambitieuse. Pourtant, les images d’une salle à moitié vide et les échos venus des joueurs eux-mêmes ternissent sérieusement cette ambition.
Au-delà de la polémique, cette affaire soulève une question cruciale : comment concilier l’expansion du tennis de table à l’international avec le respect des exigences sportives élémentaires ? Si des voix comme celle d’Alexis Lebrun permettent de pointer du doigt les dysfonctionnements, il reste à espérer que les éditions futures en tireront les leçons. Faute de quoi, la crédibilité de ces nouvelles grandes compétitions pourrait vite être remise en cause.