Par Rédaction | Sport
Quand il s’agit de sa famille, Yannick Noah ne fait pas dans la langue de bois. Confronté il y a quelques années à un épisode délicat impliquant son fils Joakim, l’ex-tennisman et chanteur avait réagi publiquement avec son style bien à lui. Quitte à diviser parmi l’opinion publique !
Il y a des moments où les projecteurs se braquent sur la sphère privée, même pour une famille habituée à la lumière. En mai 2008, Joakim Noah, jeune joueur de NBA alors sous contrat avec les Chicago Bulls, avait été arrêté en Floride en possession de cannabis. L’affaire, relayée largement par la presse américaine et française, avait suscité des réactions variées. Mais c’est celle de son père, Yannick Noah, qui avait retenu l’attention : à contre-courant, sans détour, et avec une désarmante sincérité.
À l’époque, Yannick Noah, déjà reconverti avec succès dans la musique, s’était exprimé publiquement sur l’incident. Plutôt que de condamner son fils ou d’éluder la question, il avait livré une réponse pleine de recul, qui en disait long sur son approche de la vie et de la notoriété :
« Je lui ai dit que ça fait 20 ans que je fais le con et je suis encore populaire parce que les gens pensent que je suis un mec bien ! Alors, tu peux faire la même chose ! »
Yannick Noah et Joakim Noah : entre liberté assumée et transmission
Ce genre de déclaration, sur le moment, avait fait sourire certains, grincer des dents d’autres. Mais pour ceux qui connaissent bien Yannick Noah, elle n’avait rien de surprenant. Dès les années 1990, l’ex-tennisman avait publiquement assumé une certaine tolérance vis-à-vis du cannabis. En 1996, il déclarait déjà : « Être suspendu pendant deux mois parce qu’on a fumé un joint… il ne faut pas exagérer ». Une prise de position qui, à l’époque, avait marqué les esprits et illustré son refus de l’hypocrisie ambiante.
Dans le cas de son fils Joakim, il s’agissait moins de défendre un comportement que de rappeler l’importance de rester soi-même, malgré les erreurs de parcours. Enfant de stars, propulsé très tôt dans l’univers impitoyable du sport professionnel américain, Joakim Noah a toujours eu un tempérament indépendant et engagé, héritage direct de son père. Plutôt que de dramatiser, Yannick avait choisi d’adopter une posture bienveillante, fidèle à ses valeurs.
Avec cette réaction à la fois drôle et désarmante, Yannick Noah avait aussi, en creux, envoyé un message aux médias et à l’opinion publique : un rappel que les figures publiques, même issues de familles médiatiques, restent avant tout des êtres humains, faillibles, en construction, et qu’il faut savoir accompagner plutôt que juger trop vite.
Seize ans plus tard, cette prise de position reste emblématique du style Noah : franc, décalé, et profondément humain. Une manière de gérer les coups durs avec le sourire, sans jamais renier ses convictions.