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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Lorsque Michael Jordan est arrivé à Chicago, la franchise traversait une période sombre. Les Bulls perdaient plus qu’ils ne gagnaient et même les supporters locaux peinaient à y croire. En quelques années, MJ a changé la donne, propulsant l’équipe vers six titres NBA et un statut mythique. Mais cette réussite est-elle l’œuvre d’un seul homme, ou le fruit d’un collectif bien huilé ?
Gary Payton II, attendu pour poursuivre son parcours avec Golden State lors de la saison 2025-26, a récemment donné son avis sur la question impliquant Michael Jordan. Selon lui, l’histoire des Bulls a véritablement changé avec l’arrivée de Scottie Pippen. Entre 1985 et 1987, Chicago avait systématiquement été éliminé au premier tour des playoffs, malgré les exploits individuels de Jordan. L’arrivée de Pippen a marqué le début d’une ère bien différente.
Payton n’attribue cependant pas tout le mérite à Pippen. Il insiste sur l’importance du rôle joué par chaque coéquipier, citant notamment son actuel entraîneur Steve Kerr, qui a contribué aux trois derniers titres de la dynastie. « Bien sûr, c’était Scottie, mais c’était tout le monde. Chacun avait son rôle. Steve avait le sien, comme tout le monde », explique-t-il. Il place toutefois Pippen et Dennis Rodman comme pièces essentielles du puzzle : « Sans Scottie et Dennis, je ne pense pas qu’il aurait pu en gagner six ».
Un trio qui a façonné une dynastie
Pour Payton, les vrais connaisseurs savent que ces joueurs ont été déterminants, même si la lumière médiatique se concentrait presque toujours sur Jordan. Pippen lui-même a rappelé, bien après sa carrière, que MJ affichait un bilan de 1 victoire pour 9 défaites en playoffs avant son arrivée. Il soulignait aussi l’importance des tâches discrètes : « Prendre une charge, bloquer son adversaire au rebond, poser un écran… ce sont des détails que les statistiques ne montrent pas ».
Jordan, conscient de cette valeur, n’a jamais hésité à encenser Pippen. Charles Oakley, ancien coéquipier de MJ, raconte qu’il avait confié qu’il gagnerait plus de bagues avec Scottie qu’avec Magic Johnson, estimant que son ailier polyvalent pouvait faire plus sur le terrain.
L’apport de Rodman a aussi été capital. Sa défense acharnée et sa domination au rebond ont complété le duo Jordan-Pippen, formant un noyau presque imbattable dans les années 1990. Sans eux, la suprématie des Bulls aurait sans doute été moins écrasante.
Peut-être que Jordan aurait tout de même décroché un titre ou deux seul, mais sans ces lieutenants de luxe, il est peu probable que Chicago aurait bâti l’une des plus grandes dynasties de l’histoire de la NBA. Malheureusement, il est impossible de le prouver, bien que cet avis soit loin d’être esseulé.
