NBA – « C’était fou » : ce détail qui a choqué un joueur concernant Stephen Curry

Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport

Son tir a changé à jamais la face de la NBA, mais derrière les projecteurs et les trophées, l’histoire de Stephen Curry est avant tout celle d’un acharnement silencieux. Longtemps critiqué pour sa taille et son profil atypique, le meneur des Warriors n’a jamais cessé de croire en lui, jusqu’à faire taire toutes les voix qui doutaient. Un ancien coéquipier vient de lever le voile sur ces premières années, révélant à quel point Curry était déjà différent.

En 2009, Golden State choisit Stephen Curry en septième position de la Draft, un pari jugé risqué par de nombreux observateurs. L’époque était dominée par la recherche des intérieurs dominants, et les snipers extérieurs n’étaient pas encore considérés comme une arme fatale. Beaucoup pensaient que son style de jeu, jugé trop léger, ne passerait pas le cap du très haut niveau. Pourtant, certains avaient déjà compris que l’histoire ne se déroulerait pas ainsi.

Anthony Morrow, ancien shooteur reconnu et vétéran de neuf saisons en NBA, connaissait Curry depuis longtemps. Les deux hommes ont grandi à Charlotte et se sont affrontés dès le lycée avant de s’entraîner ensemble l’été. Dans une interview, Morrow a raconté : « J’ai grandi avec lui, tu sais, il vient aussi de Charlotte. Nos lycées étaient rivaux. Puis on a fini par jouer ensemble. On s’entraînait tout l’été. » Une proximité qui lui a offert un aperçu unique de ce qui allait suivre.

Les doutes balayés par le travail

Morrow se souvient même d’un moment marquant lors d’un Pro-Am, où Curry avait inscrit 60 points… en une seule mi-temps. Pourtant, malgré ces démonstrations, les critiques persistaient. « Je voyais ce qu’il faisait. C’était différent de ce que n’importe quel autre meneur faisait. Mais les gens disaient que ça ne marcherait pas en NBA », expliquait-il. Le doute provenait autant de la taille de Curry que de sa défense, mais Morrow avait compris que le jeu changeait sous ses yeux.

Le point décisif restait son éthique de travail. Morrow a insisté sur ce détail qui, selon lui, le distinguait : « Son éthique de travail, je ne pense pas que les gens comprennent. Sa routine, sa préparation, la façon dont il approchait le jeu, c’était fou ». C’est même lui qui aurait suggéré aux Warriors de miser sur le meneur : « J’ai dit au front office : il faut drafter Steph. Mais beaucoup m’ont répondu qu’il finirait à l’étranger. » Des propos révélateurs des doutes qui entouraient Curry au moment de son arrivée en NBA.

Les débuts ont confirmé ces inquiétudes puisque Curry a connu de nombreux pépins physiques lors de ses premières saisons. Mais Golden State a persévéré, convaincu par son potentiel. Et l’avenir a prouvé que ce choix fut l’un des plus grands coups de maître de l’histoire récente de la ligue. Aujourd’hui, son palmarès parle pour lui : 4 bagues de champion, 2 titres de MVP et une révolution du jeu à son actif.

Ce témoignage illustre parfaitement la trajectoire de Stephen Curry : celle d’un joueur qui n’était pas destiné à dominer par son physique mais qui a bâti sa légende par la répétition, le travail et une confiance inébranlable. À travers les mots de Morrow, on redécouvre un homme qui n’a jamais laissé le doute extérieur définir son destin. Et le basket moderne lui en est redevable.